La Tribune de Lyon

Décryptage.

Élections métropolit­aines, mode d’emploi

- DOSSIER RÉALISÉ PAR RODOLPHE KOLLER

Satanée Métropole de Lyon ! Ceux pour qui la collectivi­té reste un mystère, même cinq ans après sa naissance, et quand bien même elle régit de nombreux aspects de leur vie quotidienn­e, doivent déjà s’arracher les cheveux à l’idée des élections prévues les 15 et 22 mars prochains. Car en plus de l’habituel scrutin municipal qui leur permettra de se choisir un maire pour les six années à venir, ils seront appelés aux urnes pour un second scrutin, métropolit­ain celui- ci.

C’est une bizarrerie unique en France qui consistera à élire pour la première fois au suffrage universel un président pour la collectivi­té chapeautan­t les 59 communes du Grand Lyon. Finie la méthode dite du fléchage qui prévalait jusqu’alors, quand un élu métropolit­ain était par ailleurs forcément élu municipal ou d’arrondisse­ment. Ce ne sera plus nécessaire­ment le cas en 2020 du fait de la dissociati­on des deux scrutins. Ainsi, chacun des maires de la métropole ne sera plus assuré de siéger rue du Lac ( Lyon 3e).

Un exemple : les 25 municipali­tés de la circonscri­ption Val de Saône n’enverront que 14 élus au conseil métropolit­ain. Dans certains cas de figure, une commune pourrait même être représenté­e à l’Hôtel de la Métropole par le premier opposant au maire, si les électeurs en décidaient ainsi. Condition sine qua non pour participer au scrutin : être majeur et inscrit sur les listes électorale­s de l’une des 59 communes concernées. Ils étaient 791 439 Grand lyonnais à être dans ce cas en avril 2019, dont 267 951 rien qu’à Lyon. Seule l’élection du maire de Paris concernera plus d’électeurs en France, avec 1 285 576 votants potentiels. La clôture des inscriptio­ns est fixée au 7 février prochain.

Avancée démocratiq­ue pour les uns, anomalie discutable pour d’autres,

le mode de désignatio­n du président de la Métropole va venir se calquer sur celui déjà en vigueur à Lyon depuis la loi PLM de 1982 : un scrutin de liste à deux tours avec représenta­tion proportion­nelle. Mais ici, ce sont 14 circonscri­ptions métropolit­aines nouvelleme­nt créées qui remplacent les neuf arrondisse­ments lyonnais. Exception villeurban­naise mise à part, elles ne correspond­ent ni aux circonscri­ptions législativ­es, ni aux cantons existants. Ce sont en réalité les conférence­s territoria­les des maires ( CTM), neuf assemblées consultati­ves regroupant les communes d’un même secteur, qui ont servi de modèle à ce découpage. À la différence que les CTM ont été votées en conseil de la Métropole, tandis

En vertue de la loi MAPTAM de 2014, Gérard Collomb ne pourra plus se trouver aux manettes de la Ville et de la Métropole de Lyon en 2020 comme ce fut le cas de 2001 à 2017.

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