Cinéma. Scandale, de Jay Roach - Nibelungen, de Fritz Lang - Adoration, de Fabrice du Weltz
sons la comparaison. Scandale est un peu le pendant U. S. de Grâce à Dieu : un film qui surfe sur un fait de société ( la pédophilie dans l’Église contre le harcèlement des femmes au travail) en s’emparant de l’éclatement d’une affaire taboue, portée par des victimes qui osent enfin parler. Mais comme dans la version américaine d’un Happy Meal, tout est plus XXL : plus de stars ( Charlize Theron, Nicole Kidman, Margot Robbie), plus de brushings, plus de faits qui se déroulent plus rapidement et donc, à la clef, moins de nuance. Pourtant,
Ole résultat n’est pas désagréable à regarder dans le genre grosses machines hollywoodiennes bien huilées. Le réalisateur, Jay Roach, a le mérite de revenir sur une des plus importantes affaires de harcèlement juste avant le phénomène # Metoo : en 2016, Roger Ailes, le fondateur de la prestigieuse chaîne d’information Fox News, alliée au camp républicain, est accusé de harcèlement par une ancienne présentatrice vedette.
Prix politiques.
Suivant les grands principes journalistiques, le scénario s’attache aux faits, et rien qu’aux faits, via trois présentatrices très blondes et très ambitieuses, adoptant parfois le ton d’un docu- fiction. Si le caractère des protagonistes principaux est trop rapidement esquissé et qu’on peine à suivre le flot d’informations, le rythme intense nous empêche de décrocher et le film arrive quand même à apporter un poil de subtilité bienvenue, en particulier chez Megyn Kelly et Roger Ailes, en plus d’offrir un panorama édifiant sur les coulisses des grands médias. Un film taillé pour les prix - les actrices ont déjà été récompensées par des Golden Globes-, mais dont les trophées seront politiques avant d’être artistiques. de Jay Roach
( U. S., 1h49). Avec Charlize Theron, Nicole Kidman, Margot Robbie…
Malédiction.
Après une trilogie
- The grudge 1, The grudge 2,
The grudge 3, c’est original-, déjà un remake de Ju- on. The grudge, voilà une nouvelle livraison qui ne s’appelle pas The grudge 4, mais
The grudge. Rappelons rapidement la base scénaristique. Une Japonaise a tué de façon horrible son conjoint et son enfant, c’est- à- dire avec du sang sur les murs, le pire cauchemar d’une femme de ménage. Après le décès de la meurtrière, qui échappe à la justice en se suicidant, la maison devient hantée. Toute personne en franchissant la porte devient à son tour la proie de l’entité maligne. Voici donc l’infirmière Fiona qui avait choisi le mauvais domicile au Japon, de retour en Pennsylvanie. Dans sa nouvelle maison, hantée par la Japonaise, elle reproduit le meurtre après avoir eu de nombreuses hallucinations horrifiques, comme un bras qui surgit d’un sac- poubelle ou une fille en chemise de nuit qui apparaît dans ses phares au milieu de la route ( très original). Les personnes atteintes de grippe reconnaîtront l’aspect viral du phénomène Grudge. Ce film permet de développer une réflexion sur le sens de la vie, non pas de façon consubstantielle, mais bien parce qu’on s’y ennuie tellement que le cerveau se met à digresser sur l’existence en général et le prix de l’immobilier en particulier. Car hormis quelques inconvénients, comme les portes qui claquent ou un esprit qui fait un bruit de sauterelle géante dans votre dos, la maison hantée a l’avantage d’être beaucoup moins chère au mètre carré.
de Nicolas Pesce. Genre : essorage de licence. États- Unis. 1 h 34. Avec Andrea Riseborough, Demian Bichir, John Choo , Lin Shaye…