Cacophonie et trahisons : ils veulent faire tomber Michèle Picard
Vénissieux. Cacophonie et trahisons : ils veulent faire tomber Michèle Picard
Il s’agit probablement de la commune de la métropole où les tacles sont les plus rudes, les transgressions les plus marquées et les oppositions les plus vives depuis le début de la campagne des municipales. Septième ville la plus peuplée d’Auvergne Rhône- Alpes devant Valence ou Chambéry avec plus de 66 000 habitants, Vénissieux est aussi convoitée qu’atypique. Administrée par des maires communistes depuis la Seconde Guerre mondiale, il s’agit de l’un des deux derniers bastions rouges de la métropole avec Givors.
Ralliements.
En poste depuis 2009, Michèle Picard se verrait bien rempiler pour un troisième mandat. Soutenue par le PCF, LFI, quelques socialistes, Place publique et le PRG, son objectif est clair : « Creuser le plus possible l’écart avec la liste LReM dès le premier tour » , glisse un adjoint. Façon de s’assurer de ramener l’écologiste Sandrine Perrier, adjointe depuis 2015 et candidate sous la bannière EELV, dans son giron lors des tractations d’entre- deux- tours. La tentation pourrait, en effet, être grande de rallier le camp Blein si celui- ci arrivait en tête. Maire de Feyzin jusqu’en 2017 et son élection en tant que député du Rhône, Yves Blein a ratissé large. Investi par LReM, l’ex- socialiste s’est offert le ralliement du secrétaire de la section PS de Vénissieux Lotfi Ben Khelifa — mise sous tutelle depuis — mais aussi du MoDem, de l’UDI, et de trois militants LR — Mustapha Ghouila, Hervé Cabrelli et JeanPierre Communal- Haour —, menacés d’exclusion par leur parti. Les Républicains ont, en effet, préféré miser sur Christophe Girard, non encarté mais figure de la droite vénissiane, plus offensif que jamais. « Vénissieux devient Marseille. Madame Picard et son équipe doivent dégager et ne plus nuire à la ville » , a- t- il fustigé, sans pincette, lors de ses voeux.
Variété.
Élu en 2015 après l’annulation des élections municipales de 2014 en raison du « défaut de consentement de certains membres » de la l iste d’ext rême droite Vénissieux fait front, Damien Monchau repart quant à lui sous l’étiquette du RN. Pour ne rien simplifier, plusieurs autres listes viennent étoffer le paysage. Ex- PS, démissionnaire après avoir été pressenti pour porter la liste de Gérard Collomb à Vénissieux, Pascal Dureau se présente sans étiquette, mais avec le soutien de Saliha Mertani, investie par le MoDem. Lutte ouvrière a également annoncé une candidature indépendante portée par Marie- Christine Seemann, tandis que l’Union des démocrates musulmans français chercherait à réunir les 49 noms nécessaires à la constitution d’une liste.