Potager City rejoint Carrefour. Yoann Alarçon : « une question de responsabilité »
Potager City, l’entreprise lyonnaise de livraison de boxes de fruits et légumes créée en 2007 vient d’être rachetée par Carrefour. Yoann Alarçon, son PDG, explique les raisons de ce rachat.
En quoi rejoindre Carrefour était- il une nécessité ? Yoann Alarçon :
Afin de diffuser notre savoir- faire, nos compétences et les idées de Potager City vers une cible plus large. On aura accès à 1,5 million de clients quand aujourd’hui nous en avons 100 000 !
Vous ne craignez pas d’abandonner quelques valeurs au passage ?
On s’est assuré que ce qui comptait allait être préservé : les producteurs, l’équipe, nos valeurs de gentillesse et de professionnalisme. Avec Carrefour, on a rencontré des gens intelligents. On a jaugé que c’était de notre responsabilité pour faire bouger les choses, plutôt que de râler et de ne rien faire.
Comment allez- vous absorber une telle croissance potentielle ?
On a prévu un plan sur trois à cinq ans. On ne va pas d’un coup aller au million de paniers supplémentaires, ce serait une grosse bêtise ! Mais aujourd’hui Potager City, c’est 3 300 points de livraison et sept bases locales en France : Lille, Strasbourg, Paris, Nantes, Agen, Lyon et Cavaillon. Notre maillage nous permet d’obtenir que 70 % de nos produits locaux fassent moins de 200 km. On ne va pas ouvrir d’autres antennes, mais nous appuyer sur la croissance des sites existants.
Pour aller chercher autant de nouveaux clients, vous allez avoir de gros besoins ! Quels sont vos objectifs ?
On prévoit une grosse masse de recrutements, entre 30 et 70 personnes par an. Aujourd’hui nous sommes entre 120 et 135, en fin d’année on peut être 200, et on peut aller chercher les 350 en 2022.
Quelles ambitions de chiffre d’affaires vous fixez- vous ?
Cette année nous devrions être entre 11 et 12 millions et nous maintenons notre objectif de plus de 20 millions en 2020. Ensuite la barre des 50 M en 2022 est un point que j’aimerais franchir à titre personnel. Il y a dix ans, personne ne croyait en Potager City. Mais je voulais montrer qu’on peut réussir avec une autre façon de procéder, avec des valeurs de croissance et de gentillesse. Si à mon petit niveau j’ai participé à faire prendre conscience que mieux s’alimenter, manger de saison… c’est important, rien que ça, ça me rend heureux. Je suis un peu utopiste, je crois !