Transports. Ubérisation. Une semaine décisive pour les chauffeurs VTC
D’un côté, la plateforme Bolt qui vient à Lyon faire des annonces sociales en direction des chauffeurs. De l’autre, Uber qui se trouve collée aux Prud’hommes de Lyon par 130 VTC. Et au milieu, l’Acil, ( Association des chauffeurs indépendants lyonnais, 500 adhérents à Lyon) dirigée par Mehdi Mejeri. L’association a, dans un cas, entamé le dialogue avec Bolt. Dans l’autre, porté la conte station devant les Prud’hommes. Le dossier y a été déposé vendredi 31 janvier. Le but : obtenir la requalification de la relation chauffeur- Uber en contrat de travail salarié. Car la plateforme a beau revendiquer la liberté de ses chauffeurs, ceux- ci se montrent, dans les faits, subordonnés à la volonté d’Uber. « La destination n’est pas affichée au moment de la proposition de course, ce qui oblige le chauffeur à la prendre sans en avoir connaissance. Et s’il l’annule, il est suspendu. Ce sont ces suspensions arbitraires qui ont mis le feu aux poudres. D’autant plus qu’on n’a aucune couverture, et qu’on paie la TVA » , détaille Mehdi Mejeri. Jeudi 30 janvier, le patron de Bolt France, Henri Capoul, était à Lyon pour promouvoir, dans un timing bien huilé, ses nouvelles décisions sociales : des prix revus à la hausse permettant « de gagner jusqu’à 15 % de plus que sur d’autres plateformes » .
Avantages sociaux.
Les chauffeurs auront aussi accès à l’affichage des adresses de départ et de destination, sans obligation d’accepter la course. Des mesures étudiées avec l’Acil, et sur lesquelles Bolt compte pour gagner des parts de marché sur Uber : « On fait le pari que le leader de demain sera celui qui offrira des avantages sociaux plus importants en permettant aux chauffeurs de mieux gagner leur vie » , prédit Henri Capoul. L’Acil espère que les Prud’hommes de Lyon suivront les décisions jurisprudentielles en France. « Le but est surtout de faire reconnaître ce qui s’est passé de manière rétroactive, de voir nos charges remboursées : TVA, heures de nuit… On a bon espoir : le lien de subordination ( point central pour redéfinir le travailleur indépendant en salarié, NDLR) est très clair » , anticipe avec optimisme le président de l’Acil.