On prend les mêmes et on recommence
Pour ce nouveau scrutin municipal du mois prochain, Rillieuxla- Pape devrait encore une fois faire honneur à sa réputation de commune où tous les coups sont permis. En 2014, Alexandre Vincendet, jeune loup des Républicains avait profité de la division de la gauche du maire sortant Renaud Gauquelin et de son adjoint Jean- Christophe Darne pour remporter la mairie à la surprise générale, après une campagne électorale délétère durant laquelle des élus de la majorité sortante en étaient même venus aux mains sur un marché. Six ans plus tard, l’ambiance n’a guère changé. Trois listes se retrouvent à lutter pour le trône suprême. Évidemment, celle du jeune maire, devenu entre- temps patron des Républicains dans le Rhône, et qui se targue d’avoir « changé la ville » depuis son arrivée aux manettes. « La délinquance a baissé de 20 % en six ans, la vacance commerciale de 5 % et le chômage entre 3 et 5 % par an sur le mandat. Peu de maires dans notre métropole peuvent se gargariser de ce bilan » , assure Alexandre Vincendet, pas peu fier d’avoir récupéré Gilbert Dandel et Corinne Bozon- Guillot, deux élus d’opposition sur sa liste sou t enu e n o t amment p a r l’entrepreneur et figure locale, Alain Sitbon ( actionnaire de Rosebud, société éditrice de TDL). Sur sa gauche, deux listes, qui ne sont pas parvenues à trouver une entente pour ne faire qu’une, espèrent reprendre la mairie des mains de l’ultra- ambitieux Vincendet. Celle de l’écologiste et ancien adjoint de Jacky Darne, Yves Durieux, qui défend l’idée d’associer les Rilliards aux futures décisions municipales s’il venait à être élu le 22 mars prochain.
« Ben Ali » . L’autre liste est menée par Marc Cachard, ex- directeur de cabinet de Gauquelin et tête de liste PS aussi bien aux municipales qu’aux métropolitaines. Comme son collègue écologiste, il dénonce « la gouvernance autoritaire » du maire en place. « Vincendet a tout cassé. Il n’y a plus de vivre ensemble et de vie associative » , tacle- t- il. Jean- Christophe
Darne qui a décidé de rejoindre la liste d’Yves Durieux va même plus loin et compare Vincendet à « Ben Ali » . « C’est un bon communicant, mais il a mis en place une dictature douce avec une chape de plomb sur la ville. » Des attaques qui importent peu Alexandre Vincendet : il vise une victoire dès le premier tour, grâce à sa « liste de rassemblement au- delà de son camp » , un peu à la façon d’un Gérard Collomb. « Je ne fais pas du Collomb, je fais du Vincendet » , lâche le jeune édile, sûr de sa victoire. À moins que les deux listes de gauche fusionnent au second tour. « Si Marc Cachard arrive devant nous au soir du premier tour, nous nous désisterons sans condition » , assure Yves Durieux. « Je le ferai aussi » , confirme Cachard, qui regrette qu’une union n’ait pas été possible dès le premier tour malgré la mise en place d’un pacte de non- agression.