Le resto de la semaine. Carmelo : Big Mamma s’installe à Lyon
On a toujours considéré qu’il est parfaitement stupide de faire la queue devant un restaurant quand il n’est pas destiné à être éphémère, et qu’il en existe des palanquées à côté. Ce samedi, la fi le d’attente occupait près de 50 mètres de la rue Neuve. Et comme tous les gros malins, nous étions dedans. Il faut dire que l’ouverture de Carmelo constitue un petit événement dans le monde du campari et de la sauce tomate. Voilà le 12e établissement du groupe Big Mamma, une escadrille de trattorias essentiellement implantées à Paris et à lille, mais aussi à Londres. Rien à voir avec la mafi a des pizzas napolitaines ou le gang carbonara, le concept a été créé par des ex- HEC, franchement très malins. Le principe en est pourtant simple et tient de l’oeuf de Colomb ( Christophe pas Gérard). Du sourire authentique, une belle déco, de bons plats, des prix mesurés et un je- ne- sais- quoi de typiquement italien ( ah si, en fait, tout le personnel est italien). Après 50 minutes d’attente à constater qu’il n’y avait pas que des instagrameuses pour faire le pied de grue, mais aussi du bon urbain actif et même quelques retraités, nous voilà plongés dans cet impressionnant décor qui habille un établissement de 800 m ² . 240 couverts ! Les chiens en céramique taille réelle annoncent le principe : le kitch est érigé en art majeur. La salle des tableaux en canevas, celle des assiettes couvrant murs et plafond ( Independance day version céramique), les murs de bouteilles, la vaisselle dépareillée forment une cathédrale magnifique. Comme nous étions aussi là le jour de l’inauguration, on a pu explorer la majorité de la carte. Tout est bon et généralement big : pizzas, pâtes, grosses boules de mozarella, carpaccio, salade d’endives, radis et pecorino, et même une bombe nucléaire calorique que la Corée du Nord
n’oserait pas envisager : des lasagnesfrites ! Une concurrence avec des desserts, qu’un ami a qualifié de pornographiques, tant les parts, où le sucre et la crème sont omniprésents, font deux mètres. La glace à la pistache est exceptionnelle et la crème brûlée est servie en train de… brûler, au feu les pompiers, comme une crêpe Suzette. On suppose que le jambon culatello sous- titré « ce que Kobe Bryant est au basket » a été rédigé avant son décès. On regrettera l’arôme de truffe présent dans plusieurs plats et un excès de rondeurs délaissant l’acide et l’amer ( excepté l’americano ou la tarte au citron). Reste qu’on a l’impression de traverser les Alpes dans la bonne humeur sans passer par le tunnel du MontBlanc.