La Tribune de Lyon

L’édito d’Antoine Comte

- ANTOINE COMTE RÉDACTEUR EN CHEF @ AntoineCOM­TE

ifficile fin de campagne pour Gérard Collomb. Le candidat- maire de Lyon qui enregistre une légère baisse dans les sondages, et qui voit ainsi ses concurrent­s directs le talonner dangereuse­ment, se livrerait à de bien drôles de méthodes pour tenter de ravir par tous les moyens la présidence métropolit­aine à son grand rival David Kimelfeld le 22 mars prochain. Il suffit de se plonger dans la passionnan­te enquête que nous publions cette semaine dans nos colonnes

( lire pages 26 à 29) pour se rendre compte du degré d'amateurism­e de la campagne de Collomb.

De nombreux témoignage­s d'élus et militants que nous avons pu recueillir pour nourrir notre investigat­ion suggèrent que le camp du candidat à la Métropole de Lyon sélectionn­erait par l'argent ses différents colistiers. Une source bien renseignée évoque même l'existence d'une grille tarifaire : « Tête de liste de Yann Cucherat pour la Ville, c’est 1 500 euros, tête de liste de Gérard Collomb pour la Métropole, c’est 5 000 euros. » Des chiffres démentis par l'entourage de l'édile qui évoque des montants de

1 200 euros pour être tête de liste à la Ville et de 1 500 pour l'être à la Métropole, en assurant qu'il s'agit de

« pratiques courantes » .

DMais pas sur le plan moral, dixit le code électoral. « La constituti­on d’une liste, c’est de la politique. Si cela devient strictemen­t financier, cela pose un problème éthique, puisque payer procure un avantage pour être plus haut sur la liste » , assure l'avocat lyonnais Me Gardien. Des révélation­s qui tombent au plus mal pour Gérard Collomb, également confronté à une récente décision du Tribunal judiciaire de Paris qui devrait le contraindr­e à retirer le logo de l'UDE ( Union des démocrates et des écologiste­s) de ses affiches et autres tracts de campagne. Et comme la loi des séries peut parfois s'acharner, le maire de Lyon a aussi dû faire face ces derniers jours aux collectifs d'habitants de La Guillotièr­e ( lire page 20) opposés à la gentrifica­tion du quartier et à la gestion de la question migratoire par l'ex- premier flic de France.

Décidément, quand ça veut pas, ça veut pas !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France