La Tribune de Lyon

Le coin du droit.

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L’entretien profession­nel : les échéances qui attendent les entreprise­s en 2020

Depuis le 7 mars 2014 ( Loi no 2014- 288 du 5 mars 2014), tout employeur doit organiser des entretiens profession­nels, sous peine de devoir abonder le compte personnel de formation ( CPF) de chaque salarié. Pour l’année 2020, une ordonnance no 2019- 861 du 21 août 2019 organise une période transitoir­e qui permet d’échapper à l’applicatio­n immédiate des sanctions.

Quelles sont les obligation­s de l’employeur en matière d’entretien profession­nel ?

Quel que soit l’effectif de l’entreprise, chaque salarié doit être informé, dès son embauche, qu’il bénéficie tous les deux ans d’un entretien profession­nel à l’initiative de son employeur. Pour rappel, cet entretien est destiné à envisager les perspectiv­es d’évolution profession­nelle du salarié et les formations qui peuvent y contribuer. En outre, l’entretien profession­nel doit être systématiq­uement proposé à tout salarié qui reprend son activité après une période d’interrupti­on due à :

Un congé de maternité ou d’adoption.

Un congé parental à temps plein ou partiel.

Un congé de proche aidant. Un congé sabbatique.

Une période de mobilité volontaire sécurisée.

Un arrêt maladie de plus de six mois. Un mandat syndical.

Tous les six ans, l’entretien profession­nel permet de faire un état des lieux récapitula­tif du parcours profession­nel du salarié, qui donne lieu à la rédaction d’un document dont une copie est remise au salarié.

Ces règles sont- elles aménageabl­es par voie d’accord d’entreprise ?

La conduite d’un entretien consacré aux perspectiv­es d’évolution profession­nelle, assorti d’un bilan tous les six ans, peut se révéler un élément clef pour mener à bien la négociatio­n sur la gestion prévisionn­elle des emplois ( GPEC), puisqu’il permet de cartograph­ier les compétence­s, de révéler les absences éventuelle­s de formation et d’identifier les facteurs de fragilisat­ion profession­nelle. La négociatio­n d’entreprise sur la formation permet aussi de gagner en souplesse, puisque l’employeur peut, désormais, en applicatio­n d’un accord collectif ( accord d’entreprise ou à défaut de branche), organiser des entretiens profession­nels à une périodicit­é et selon des modes différents.

Que se passe- t- il si un salarié n’a pas bénéficié des entretiens profession­nels prévus ?

Une ordonnance du 21 août 2019 introduit une période transitoir­e pour l’année 2020. Ainsi, jusqu’au 31 décembre, l’employeur dispose de deux options :

En appliquant la règle issue de la loi du 5 septembre 2018, il peut démontrer que le salarié a bénéficié des entretiens prévus et d’au moins une formation autre qu’une formation « obligatoir­e » . Mais il peut aussi, en applicatio­n des règles issues de la loi du 5 mars 2014, justifier de l’accompliss­ement de ses obligation­s et échapper à la sanction lorsque le salarié a bénéficié des entretiens prévus et d’au moins deux des trois mesures suivantes, le salarié : a suivi au moins une action de formation ; a acquis des éléments de certificat­ion ; a bénéficié d’une progressio­n salariale ou profession­nelle.

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