La Tribune de Lyon

Il était beau, il sentait bon le sable chaud, mon général

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Tout y est dans cette véritable hagiograph­ie à la gloire de de Gaulle : le grand Charles y est dépeint comme un père de famille soucieux, tapotant virilement la nuque de son fils aîné, un mari fidèle avec de gros plans sur son alliance et un militaire courageux ferraillan­t avec Pétain dans des salles de réunion ( qui, comme chacun le sait, sont toujours obscures). Bref, que les Gaullistes se rassurent : ce tout premier biopic de l’histoire du c inéma sur de Gaulle ne risque pas d’écorner la haute stature du général, puisqu’il se concentre uniquement sur – oh, surprise – l’Appel du 18- Juin. Sur le plan historique, on n’a donc st r ictement r ien à apprendre. On suit les allées et venues entre la France et l’Angleterre du Général ( Lambert Wilson, raideur de réverbère et képi compris, joue le jeu en sobriété) qui tâche de convaincre le gouverneme­nt français de poursuivre la guerre et les Anglais d’allier leurs forces à l’armée française à coups de phrases sentencieu­ses. On n’en saura pas plus sur ses ambitions ni sur son passé militaire.

Musée Grévin. Sur le plan intime, Yvonne en Mère Courage fuyant l’avancée des Allemands sur les routes de France sert de faire- valoir pour humaniser de Gaulle, tout comme Anne, petite fille trisomique du couple présentée comme la seule faiblesse du militaire. La France en guerre vue par Tante Yvonne forme les passages les plus intéressan­ts du film, malheureus­ement alourdis de flash- back et de scènes au pathos convenues. Un portrait en creux bien pauvre du général, qui ressemble davantage à une statue de cire héroïque tout droit sortie du musée Grévin. CAROLINE SICARD

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 ??  ?? de Gabriel Le Bomin ( France, 1 h 49). Avec Lambert Wilson, Isabelle Carré, Olivier Gourmet… De Gaulle,
de Gabriel Le Bomin ( France, 1 h 49). Avec Lambert Wilson, Isabelle Carré, Olivier Gourmet… De Gaulle,

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