Spécial Municipales 2020.
Givors. Le RN rêve de s’emparer de l’un des derniers bastions communistes
Non, le s ext rêmes n e se rejoignent pas, sauf éventuellement au second tour. Et c’est ce cas de figure un peu unique qui pourrait se produire à Givors. Cité laborieuse et populaire historiquement acquise à la gauche, la commune la plus méridionale du Grand Lyon – qu’elle n’a rejoint sur le tard qu’en 2007 – cumule un certain nombre de handicaps : située au carrefour de grands axes de transports ( A7, A47, ligne TER Lyon Saint- Étienne) qu’elle subit plus qu’elle n’en tire profit, des taux de pauvreté et de chômage quasiment deux fois plus élevés que la moyenne nationale, et une population en légère baisse. La mariée n’est- elle pas assez belle pour que Les Républicains n’y présentent pas de liste ? Ou bien n’est- ce, comme certains le laissent penser, que le fruit d’un accord avec le Rassemblement national ? Président de la fédération RN du Rhône et élu givordin sortant, Antoine Mellies parle plutôt d’un « concours de circonstances » humain, indépendant de la volonté des deux partis. Autre élément d’explication, les élections européennes ont vu le candidat frontiste Jordan Bardella dépasser les 28 % quand la droite de François- Xavier Bellamy restait engluée à 5 %. Mais, signal d’alerte pour la mairie communiste sortante, la liste de Ian Brossat n’a pas davantage brillé en recueillant moins de 8 %, même si les insoumis y ont obtenu 12 %.
Concurrence et orphelinat.
La première magistrate Christiane Charnay, première adjointe de Martial Passi depuis 2001, a pris ses fonctions en cours de mandat après la démission en 2017 de celui qui cumulait 24 ans de mandat avant d’être condamné par la justice pour prise illégale d’intérêts. Cette fois, ce n’est pas devant le conseil municipal qu’elle se présentera, mais devant les électeurs. Soutenue par le PS et La France insoumise, une partie de l’électorat de gauche pourrait lui préférer la liste écologiste de Mohamed Boudjellaba ou la liste société civile sans étiquette conduite par Razika Dali. Restent deux listes LReM et apparentés, l’une officielle d’Alexandre Couchot soutenue par Gérard Collomb, l’autre dissidente de Laurent Decourselle appuyée par David Kimelfeld, pour tenter de préserver l’électorat de droite de l’orphelinat, ou de la tentation du RN.