Sciences et innovation. Coronavirus. Les HCL prêts à « une lutte de plusieurs mois »
« La situation est lourde, mais nous ne sommes pas dépassés. Nous sommes en montée en puissance de notre capacité de réponse » . Alors que quatre cas de Covid- 19 étaient répertoriés dans le Rhône en début de semaine, les quatre services concernés par la réponse au nouveau coronav i rus adaptent leur organisation : Hospices Civils de Lyon, service des maladies infectieuses et tropicales, Samu/ Smur, et Centre national de référence des virus des infections respiratoires.
Anticipation.
Première lame de la défense, le Samu ( le 15), qui reçoit un nombre d’appels croissants. Ce premier tri permet, si besoin ( dans 40 à 50 % des cas), de transmettre les patients vers les infectiologues pour un questionnement plus poussé, et un éventuel prélèvement. Des tests effectués en ambulatoire, sans hospitalisation donc, et dont l’organisation « est fluide, mouvante. Après le cluster de Haute- Savoie, nous nous sommes adaptés » , explique le Dr Thomas Perpoint, médecin du service des maladies infectieuses et tropicales. Du côté du Centre national de référence des virus des infections respiratoires du virologue Bruno Lina, on évolue constamment. « Nous en sommes au cinquième système de diagnostic différent, afin de pouvoir à la fois être plus sensibles, et monter en puissance. Nous atteignons les 200 tests par jour grâce à un appareil existant que nous avons adapté » . Le service fonctionne 7/ 7 jours et peut encore étirer ses horaires.
À la croisée des chemins.
L’ensemble du dispositif est donc en phase pour « se préparer à lutter encore des semaines, voire des mois » , évoque Thomas Perpoint. Car nous sommes, note Bruno Lina, « à la croisée des chemins » entre trois hypothèses : celle d’une progression maîtrisée des cas, avec une épidémie qui s’éteigne ; celle d’une montée progressive à laquelle « nous sommes équipés pour répondre » ; et celle d’un dépassement des capacités de confinement. Il semble pour le virologue que la première n’est peut- être pas la plus probable, la troisième pas totalement invraisemblable, « mais on n’est pas encore à un point de non- retour. Tout dépendra des semaines qui viennent, de si les Italiens parviennent à contenir l’épidémie, si d’autres foyers naissent ailleurs… »
Le ser v ice du Dr L ina devrait, d’ici une semaine, connaître les premiers résultats de ses recherches d’un soin par repositionnement de médicaments, que nous évoquions dans ces pages le 13 février dernier.