La Tribune de Lyon

Mon déjeuner avec Cédric Fleureton

- R. K.

Les chiffres donnent le tournis : 3 000 kilomètres à parcourir et 80 000 mètres de dénivelé positif à avaler en sept mois, au cours de dix épreuves représenta­nt 36 jours d’effort. Mais quelle idée ? « C’est Pierre Sallet qui a pensé le défi. Il faut dire qu’il travaille avec tous les acteurs de ces discipline­s d’ultra. Donc il connaît pas mal d’organisate­urs et il a imaginé ça » , raconte Cédric Fleureton. Ce n’est en effet pas seul qu’il part à l’aventure, mais avec deux des camarades avec lesquelles il a commencé le triathlon : Guillaume Antonietti et Pierre Sallet. Il partage avec ce dernier la paternité de l’associatio­n Athletes for Transparen­cy, lancée en 2004, avant d’embarquer dans l’aventure Quartz : « On s’est dit : “Pourquoi ne participer­ait- on pas à la lutte antidopage à notre manière, c’est- à- dire en tant qu’athlète lambda.” Sachant que la lutte antidopage, c’est encore très principale­ment des institutio­ns publiques ou des fédération­s, donc avec des intérêts très particulie­rs. Nous, de manière très indépendan­te, on s’est dit qu’on allait faire quelque chose de simple, des analyses de sang régulières au fil de l’année, qui s’apparenten­t à un contrôle longitudin­al qui a été repris d’ailleurs depuis, un peu grâce à nous je pense. » Son rêve : que le recordman du monde de marathon Eliud Kipchoge ou un coureur du Tour de France, « même le dernier » , rejoigne le mouvement en partageant ses données biologique­s.

Quel régime ? Cheminot à la Part- Dieu, Cédric Fleureton est responsabl­e d’une équipe d’une vingtaine de contrôleur­s à bord du TGV ParisLyon. « Aller s’entraîner après être resté debout toute la journée dans le train, parfois c’est dur » , souffle- t- il. Quant à son régime alimentair­e, l’athlète tient à briser le mythe : « Je mange vraiment ce que je veux. » Et n’hésitera d’ailleurs pas à commander un burger frites avant d’avaler un brownie pour le dessert. « Après, j’ai quand même quelques notions de base en alimentati­on, en diététique, et de manière naturelle j’essaie de bien manger. Je ne vais pas manger un steak frites à trois heures d’une course ou un cassoulet la veille. Mais, hormis de petites choses comme ça, je ne m’interdis rien. » Il faut dire que ce petit gabarit « court tous les jours, quel que soit le temps. L’hiver, je cours à la frontale le soir, parce que la journée je bosse. » Sans perdre une seconde l’humilité qui le caractéris­e, réduisant son incroyable défi à « un challenge entre potes à l’aube de la cinquantai­ne » .

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