La Tribune de Lyon

1er tour. Pour Gérard Collomb, un double scrutin de tous les dangers

- ÉLISE CAPOGNA

Il arrive : le premier tour des municipale­s et métropolit­aines se déroulera dimanche et il ne ressembler­a à aucun autre scrutin en France. Seuls les habitants de Lyon et de sa métropole glisseront, le même jour, deux bulletins dans l’urne. Deux votes, pour deux élections : celle des conseiller­s municipaux chargés d’élire un nouveau maire et, pour la première fois en France, celle des 150 conseiller­s métropolit­ains qui devront choisir un président de la Métropole de Lyon, entité représenta­nt 59 communes qui succède à l’ancien Conseil général et assure les compétence­s du Départemen­t du Rhône sur le territoire.

Divisions. La création de la Métropole, au budget de trois milliards d’euros, a enlevé du lustre à la fonction de maire de Lyon. Pourtant, le match s’annonce très symbolique puisqu’il s’agit de trouver un successeur à l’indéboulon­nable Gérard Collomb. Focalisé sur l’enjeu métropolit­ain, il a nommé — sur le tard — un dauphin étiqueté LReM, l’adjoint Yann Cucherat. Son entourage préfère dire qu’il est « dans la lumière » du chef, mais il peine à émerger de l’ombre du mentor, ciblé par toutes les listes. À commencer par Georges Képénékian, ex- lieutenant du camp Collomb brouillé avec le maire sortant. Oscillant entre 5 et 11 % des intentions de vote, derrière le RN d’Agnès Marion, il espère déjouer les pronostics. À l’image d’Étienne Blanc ( LR), devenu le troisième homme au fil d’une campagne efficace. Assez pour devancer LReM et les écologiste­s, favoris des sondages ? Au second tour l’arbitrage sera sans doute assuré par Sandrine Runel ( PS, PCF, Génération · s…), plus susceptibl­e de nouer des alliances au second tour si elle dépasse la barre des 5 % que sa collègue soutenue par les Insoumis, Nathalie Perrin- Gilbert, dont la crédibilit­é repose sur sa réputation de franc- tireuse.

Le scrutin métropolit­ain présente une configurat­ion similaire, avec Les Verts de Bruno Bernard et Gérard Collomb en bonne place. Mais le mode de scrutin inédit, sur 14 circonscri­ptions de poids différents, ajoute une dose d’incertitud­e à une élection où les jeux d’alliance du second tour seront décisifs. Côté LReM, une alliance avec la droite du sénateur François- Noël Buffet semble être la seule encore envisageab­le. Les écologiste­s pourraient se retrouver à négocier avec l’actuel président de la Métropole, le dissident LReM David Kimelfeld qui n’épargne cependant pas ses potentiels alliés dans la dernière ligne droite de la campagne. Bémol : La Gauche unie de Renaud Payre pourrait freiner des quatre fers pour rejoindre un tel attelage avec des macroniste­s, même dissidents. À moins que la volonté de remplacer Gérard Collomb ne convainque les troupes de gauche.

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