La Tribune de Lyon

Plus de 600 cas diagnostiq­ués

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Au bilan fourni par l’Agence régionale de santé mardi 17 mars, la région comptait 706 cas diagnostiq­ués de Covid- 19 ( 89 de plus que la veille) et 17 décès ( quatre de plus que la veille). Sachant que le nombre de cas comptabili­sés correspond aux « cas confirmés par la réalisatio­n de tests en laboratoir­e » . Les tests de dépistage ne sont plus systématiq­ues, mais réalisés en priorité auprès des personnes pour lesquelles la confirmati­on du diagnostic représente un enjeu important, notamment les personnes hospitalis­ées présentant des formes graves, les profession­nels de santé, les premiers cas possibles en Ehpad, les femmes enceintes ou encore les donneurs d’organes.

Lundi dernier, les cas se répartissa­ient ainsi par rapport à la veille :

Ain : cas positifs, dont 3 personnes décédées. Allier : cas positifs.

Ardèche : cas positifs.

Cantal : cas positif.

Drôme : cas positifs, dont 1 personne décédée. Haute- Loire : cas positif.

Isère : cas positif, dont 1 personne décédée. Loire : cas positifs, dont 1 personne décédée. Puy- de- Dôme : cas positif.

Rhône : cas positifs, dont 10 personnes décédées. Savoie : cas positifs dont 1 personne décédée. Haute- Savoie : cas positifs, dont 5 personnes décédées.

+ 16 + 2 + 11 + 0 + 2 + 0 + 9 + 11 + 6 + 17 + 0 + 15

capacité. Dans le Rhône, nous sommes à 200 lits, en situation de passer à 400. Actuelleme­nt, ils sont bien occupés, notamment à Lyon, mais pour l’instant nous ne sommes pas dans un scénario où ça ″ déborde ″. Nous avons mis en place une réunion générale sous l’égide de l’Agence régionale de santé avec l’ensemble des établissem­ents disposant de capacités de lits de réa ou de soins intensifs, et que l’on met à niveau. Sachant que le privé a aussi déprogramm­é toutes ses interventi­ons pour la crise. Nous mettons donc en place un pilotage départemen­tal pour que l’ensemble des malades qui arriveraie­nt dans une ″ vague ″ puissent être pris en charge sur l’ensemble de ces établissem­ents.

Vous envisagez des réquisitio­ns d’étudiants, de retraités...?

Aujourd’hui tout monde est sur le pont, je ne pense pas qu’on aura besoin de réquisitio­ns. Il y a la possibilit­é d’une mobilisati­on des libéraux, les anesthésis­tes des cliniques, par exemple. Mais nous sommes aussi en recensemen­t des forces ″ autres ″ : étudiants, médecins retraités, étudiants infirmiers... que nous solliciter­ions si la situation débordait. C’est un vivier en cours de constituti­on, et on a d’ailleurs beaucoup de propositio­ns de volontaire­s.

Et pour le matériel, masques, gel hydroalcoo­lique...

Y a- t- il assez ?

Sur les réactifs pour les tests, un approvisio­nnement est en cours. Concernant les masques, c’est une gestion nationale, mais un déploiemen­t était prévu dans les départemen­ts mardi et mercredi vers les pharmacies. Le problème du masque devrait donc se résoudre, notamment pour les libéraux.

Faut- il vraiment éviter les anti- inflammato­ires en cas de suspicion d’état grippal ?

Ce n’est effectivem­ent pas une bonne idée en cas d’infection virale, il vaut mieux utiliser le paracétamo­l, comme le doliprane... Tout en faisant attention à ne pas excéder la dose, au risque de souffrir d’une insuffisan­ce h é p a t i q u e d u e à l ’ e x c è s de paracétamo­l.

Vous parliez de vague, tout à l’heure. Faut- il s’attendre à un pic très bientôt ?

Comme il faut sept jours d’incubation dans la plupart des cas, on verra des cas contaminés en ce moment jusqu’au milieu de la semaine prochaine. On peut donc s’attendre à continuer d’augmentate­r dans les jours qui viennent. Mais tout l’enjeu du confinemen­t c’est d’éviter de transmettr­e le virus. Et je formule le voeu que le confinemen­t fasse effet et que l’on voie d’ici le début de la semaine prochaine un aplatissem­ent de la courbe, et un coup d’arrêt. Les jours qui viennent seront importants pour l’évolution, et pour voir si la tension augmente. De mon expérience, les mesures prises sont bonnes et salutaires si on met un peu de civisme là- dedans, du confinemen t e t des g e s tes barrières.

Peut- on craindre un débordemen­t des services de soins ?

Je ne peux pas vous le dire, mais pour l’instant, nous ne sommes pas en situation d’engorgemen­t, même si la situation est tendue. Mais j’espère que les mesures prises permettron­t de ne pas dépasser la ligne critique, obligeant à transporte­r les malades dans d’autres lieux de la région, où nous disposons notamment des CHU de Grenoble, ClermontFe­rrand et Saint- Étienne.

Faut- il nourrir des espoirs prochains de vaccins, ou de médicament­s reposition­nés efficaces ?

Nous en sommes au stade des essais, je ne suis pas certain qu’on ait un vaccin avant de nombreuses semaines. Quant aux médicament­s, il faut faire des essais sur un nombre important de malades pour avoir une conclusion définitive avant de passer à un usage quotidien. On a donc quelques semaines devant nous avant qu’il soit arbitré que tel produit a les bons effets et qu’il faut le donner à tout le monde.

En quoi ce coronaviru­s est- il particulie­r ?

Chaque année la grippe est également sévère pour les personnes faibles et âgées. Mais là, on ne connaît pas ce virus et l’on ne sait pas vers quoi il peut évoluer. 85 % des cas sont bénins ou ont peu de symptômes. Mais il semble beaucoup plus contagieux que la grippe et les atteintes respiratoi­res sévères amènent plus de gens, et plus de gens jeunes ent re 40 e t 60 ans, en ré a. Toutefois je rappelle que chaque année, l’épidémie de grippe est passée sous silence alors que les mesures barrières sont les mêmes. J’espère que l’an prochain, on y repensera. »

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