La Tribune de Lyon

Biomérieux lance trois tests destinés au coronaviru­s

- ÉLISE CAPOGNA

Les labos basés à Marcy- l’Étoile ont annoncé le lancement de trois tests de détection du coronaviru­s, à destinatio­n de ses clients laboratoir­es. Le premier devrait être disponible fin mars, et est fabriqué en Ariège. Les résultats sont donnés en quatre à cinq heures, et seront disponible­s dans les labos privés ou hospitalie­rs dotés d’équipement­s de biologie moléculair­e. Des résultats obtenus en collaborat­ion avec le laboratoir­e des infections virales et respiratoi­res du professeur Bruno Lina. Le deuxième est un test automatisé créé à Salt Lake City ( États- Unis), dédié spécifique­ment au Covid- 19 et aux situations d’urgence, dont les résultats sont livrables en moins d’une heure. Et un troisième consistera à l’ajout du nouveau coronaviru­s à un panel de 21 tests déjà disponible­s sur son « panel respiratoi­re » Biofire des pathogènes les plus fréquemmen­t responsabl­es d’infections respiratoi­res virales ou bactérienn­es. Ses résultats pourront être donnés en 45 minutes. Ces deux derniers tests verront leurs autorisati­ons demandées aux 2e et 3e trimestres 2020. Un pas en avant dans l’industrial­isation et la standardis­ation des tests contre le virus.

e n’est pas la classe. Ce ne sont pas les vacances. Depuis lundi, rares sont les enfants qui se rendent à l’école, publique ou privée. Les professeur­s lyonnais, comme tous les enseignant­s de France, doivent composer avec une situation inédite. Le directeur d’école Benjamin Grandener ( Snuipp- FSU) gère l’inconnu. « Contrairem­ent à ce qu’a dit Jean- Michel Blanquer ( ministre de l’Éducation nationale, NDLR), les écoles n’étaient pas prêtes dès lundi. C’était de la pure communicat­ion. » Ce directeur d’école, comme tous ses collègues, a dû faire face à une crise exceptionn­elle durant laquelle il ne s’est pas senti épaulé par son ministère de tutelle.

CLa mise en place d’une permanence pour accueillir les enfants des soignants qui n’ont pas de solutions de garde n’a selon lui « pas été anticipée » , et aucune consigne n’aurait été divulguée aux personnels « avant vendredi, 3 h 30 » . À Lyon, ce sont 160 enfants qui étaient concernés mardi dernier, dispersés dans 60 écoles, selon l’adjoint à l’Éducation de la Ville de Lyon, Guy Corazzol.

Impossible continuité.

Dans ces conditions, peut- on réellement faire classe ? Benjamin Grandener pointe le danger d’évoquer une « continuité pédagogiqu­e » en primaire. « En maternelle, on apprend à se socialiser, on ne va pas le faire à distance. Il ne faut pas créer de faux espoirs chez les parents. Il n’est pas possible de faire la classe à la maison. On peut proposer des activités pour entretenir les acquis, de petits exercices. Mais faire l’école à distance, c’est non. » À cela il faut ajouter la difficulté technique. Dans son école de Vaulx- en- Velin, un tiers des familles n’ont pas d’adresse mail. Environ 120 enfants difficilem­ent joignables, malgré le mot laissé dans leur cahier de correspond­ance, le vendredi soir. « Les enseignant­s sont sur le pont, mais on va devoir rattraper quand ce sera terminé, mettre les bouchées doubles, et on le fera. »

endredi 13 : l e rec teur d e l ’ Académi e , Ol iv i e r Dugrip, aux côtés du Préfet et du directeur de l’ARS ( Agence Régionale de Santé), se voulait rassurant. Les établissem­ents ferment leurs portes, mais l’étude continue. « Des exercices en autocorrec­tion seront disponible­s et les professeur­s auront la possibilit­é de recréer des classes à distance » . Du côté des adolescent­s, l’illusion des vacances a des désavantag­es : se séparer de ses amis pour plusieurs semaines au moins. Le lien entre professeur­s et élèves ne disparaît pas, du moins en théorie.

VPlateform­es surchargée­s.

Des moyens existent déjà pour organiser des classes virtuelles et récupérer des ressources numér ique s : l a p l ateforme du CNED ( Ma Classe à la Maison) ou les Environnem­ents numériques de travail ( ENT) financés par les Régions pour les collèges et les lycées.

Mais en début de semaine, les témoignage­s tombaient déjà en cascade : les serveurs peinent à supporter toutes les connexions simultanée­s et les sites peuvent rester inaccessib­les des journées entières. Aux professeur­s de proposer des alternativ­es : Skype et envoi de devoirs par mail afin d’entretenir les connaissan­ces. « Il est probable que le miracle pédagogiqu­e numérique n’aura pas lieu » , prévient Ludivine Rosset, secrétaire académique du Snes- Lyon.

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