Keolis défriche au jour le jour « une situation inédite »
hez Keolis, l’exploitant de transports en commun lyonnais, chaque jour est une découverte. « C’est une situation inédite en mat iè re de t ranspor t s publics. Les grèves, on sait gérer, on a des codes d’organisation dans l’entreprise pour ça. Mais là, c’est inédit. On adapte l’offre au quotidien » . Depuis le début de la cr i se le net toyage des bar res, des cabines de conduite, avait été renforcé. Les lignes scolaires arrêtées. Puis, en ce début de semaine, c’est la montée dans les bus par le milieu, pour « sanctuariser » le chauffeur, qui a été mise en place. De la rubalise a été installée pour séparer le conducteur des passagers. Les por tes de s t rams
Cs’ouvrent systématiquement à chaque station pour éviter d’avoir à appuyer sur le bouton. Et la vente des tickets en dématérialisé est privilégiée.
Fréquence de début juillet.
Surtout, la fréquence de passage de l’ensemble des transports du réseau a été réduite. Comment ? « Nous avons souhaité baisser le cadencement de manière homogène sur tout le réseau après l’annonce de la fermeture des établissements scolaires. Sachant que 25 % des déplacements sont du domicile- école, on a regardé les chiffres d’un mois de mars classique, et on s’est demandé : si on enlève 25 %, ça ressemble à quoi ? » , explique une porte- parole de Keolis. Résultat : les TCL sont descendus au rythme d’un début de mois de juillet. « Donc, contrairement à ce qui a été dit, personne n’est serré dans les transports malgré cette baisse de desserte, car les gens s’en servent de moins en moins » . Et ça n’est pas près de s’arrêter en chemin. En cas d’aggravation de la situation, les transports pourraient- ils s’arrêter entièrement, certaines lignes stoppées plutôt que d’autres ? Le nombre de passagers simultanés plafonnés ? « Arrêter, cela semble compliqué, il y a des gens qui ont besoin d’aller chez le médecin mais, autrement, de jour en jour, tout est imaginable » . Keolis attend la fin de cette semaine pour adapter de nouveau son offre à l’évolution de la fréquentation.
Depuis les annonces gouvernementales de samedi, on a subi une baisse drastique. Rien que dimanche, l’activité a baissé de 30 % » , confirme le patron de Lime Lyon Antoine Bluy. Sans compter que nettoyer chaque trottinette après chaque voyage est impossible. Et comme le confinement arrivait à l’horizon, les trott’ vertes ont donc pris la poudre d’escampette.
Les Vélo’v s’adaptent.
Quant aux Vélo’v, le service est pour l’instant maintenu. Au moment d’écrire ces lignes mardi, « aucune consigne de suspension » n’avait été donnée d’après JCDecaux, qui a fourni à l’ensemble de ses collaborateurs des gants et du gel hydroalcoolique pour la manipulation des vélos. Anticipant une éventuelle hausse de l’utilisation des Vélo’v liée à la baisse de la fréquence des transports en commun, « un stock de Vélo’v et de pièces détachées a été constitué pour assurer la maintenance à court et moyen termes » . JCDecaux affirme ainsi être « mobilisé pour maintenir la qualité et la continuité du service » .
C’est la baisse d’activité que Taxi Lyon ( Lyon 4 estime avoir subie, d’après son patron Christian Falke. «
» , soupire le responsable d’une flotte de 330 véhicules. «
» . L’annulation de nombreux vols d’Air France à Saint- Exupéry joue un rôle dans ce processus qui pousse l’entreprise à envisager aujourd’hui de se saisir des propositions gouvernementales concernant le chômage partiel.