« On a monté un site de vente en ligne en 24 heures »
Le patron des boulangeries Victor & Compagnie explique à Tribune de Lyon comment il a réagi très rapidement à la crise.
Comment votre activité a- t- elle changé ?
Nous avions une grosse activité B2B, mais à part avec Les Burgers de Papa, nous n’avons plus grandchose à faire. Côté boulangerie, il y a eu deux jours de folie où les gens se battaient pour prendre quinze baguettes à la fois, puis c’est retombé comme un soufflé. La farine, que nous faisons nousmême en local, nous en écoulons par contre toujours 20 à 30 kg par jour. Et nous avons évidemment adapté nos horaires.
Avez- vous adapté aussi vos services ?
Dès le deuxième jour du confinement, on a mis en place un site de vente en ligne. Les gens paient, et ensuite on livre. On l’a aussi fait savoir par les réseaux sociaux. Ça permet de subvenir à certains besoins, on fait dix à quinze livraisons par jour. On propose aussi des paniers de produits frais avec deux producteurs de Chasselay et Vaugneray.
Créer un site, ce n’est pas pour tout le monde…
Franchement, ça nous a pris une journée de créer le site avec Wiix, et de mettre en place le paiement via Stripe.
Si on se débrouille un peu sur internet, ce n’est pas très difficile.
Comment gère- t- on ses équipes dans une situation pareille ?
C’est très compliqué. Il faut prendre du temps pour rassurer. Quand on est le capitaine d’un groupe, il ne faut pas lâcher, garder la barre. Ce n’est pas facile car on entend 1 001 infos, ça change tout le temps, c’est le bazar. C’est super- anxiogène.
Alors que le gouvernement a aménagé le temps de travail ( recours aux 60 heures, travail dominical pour les entreprises nécessaires), le Medef Lyon- Rhône ne constate « pas de recours massif à ce stade » au dispositif. Mais un intérêt apparaît sur un point précis : la convention permettant à une entreprise dont les employés sont en sous- activité de mettre ces derniers à disposition de celles en pénurie de main- d’oeuvre.
Le Medef Lyon- Rhône confirme que ses adhérents pensent à « l’après » , en identifiant les axes prioritaires : le commercial ( 30 %), la RH ( 11 %) et le marketing/ communication ( 9 %). « L’arrêt de l’activité a été très brutal, mais le redémarrage risque d’être beaucoup plus lent… » , témoigne un patron qu’a interrogé le Medef, dont les adhérents souhaitent déjà un prolongement des mesures gouvernementales.