La Tribune de Lyon

Examen. Bac en contrôle continu : entre soulagemen­t et incertitud­es à Lyon

- ÉLISE CAPOGNA

Jamais cet examen phare n’a été à ce point bouleversé. La note finale du bac général, technologi­que et profession­nel sera déterminée à partir des évaluation­s qui ont déjà eu lieu et les appréciati­ons des professeur­s. Dans l’académie de Lyon, l’heure est au soulagemen­t. « Au moins, on sait où on va et on peut adapter

notre travail » , reconnaît la secrétaire académique du Snes Lyon, Ludivine Rosset, sans pour autant encenser le contrôle continu. « Cela pourrait aggraver ou maintenir des inégalités entre les établissem­ents qui ne notent pas tous de la même façon » , pointe- t- elle. « Tous les élèves n’avancent pas au même rythme, certains ont besoin de temps et l’épreuve de juin est le reflet de leur progrès » .

Proviseurs convaincus. « Il y a toujours des cas particulie­rs, mais les prévisions que font les professeur­s en conseil de classe sont en général à 80 % justes (...) Le bac est un examen important mais pour beaucoup, son résultat n’est pas une surprise » , tempère Pascal Charpentie­r, du Lycée du Parc. Afin d’atténuer les inégalités, le ministère de l’Éducation nationale précise que les livrets scolaires seront étudiés par un jury d’harmonisat­ion. Le proviseur du lycée Saint- Exupéry, Olivier Coutarel, acquiesce : « Les livrets scolaires apportent en fait bien plus d’informatio­ns sur l’élève qu’une épreuve classique. »

Oral controvers­é. En attendant la publicatio­n d’un décret, certains enseignant­s espèrent un recul sur l’oral de français de première, maintenu. « On ne comprend pas bien, avoue Ludivine Rosset. D’une part, un oral, c’est difficile à préparer sans élèves en face de soi. (...) L’entraîneme­nt à distance est plus difficile, certains ont décroché, d’autres ont du mal à se connecter… » . Olivier Coutarel est moins inquiet : « Je pense que malgré des inquiétude­s, la plupart des élèves ont été rassurés par cette annonce. Les taux de réussite seront sûrement proches des sessions classiques. (...) La situation est exceptionn­elle et le doute risque plutôt de profiter aux élèves. » Quelques cas particulie­rs demeurent dans le flou : les élèves qui auraient moins de 8 de moyenne au baccalauré­at devraient pouvoir, selon l’avis du jury, repasser des épreuves à l’automne au même moment que les candidats libres. « Mais comment vont- ils arriver à assurer leur rentrée dans le supérieur s’ils doivent se replonger dans les révisions du bac ? » , s’interroge

Ludivine Rosset.

Un autre jour pas si lointain. De même, les bacheliers profession­nels et les BTS risquent de cumuler les handicaps. « Une grande partie de leur enseigneme­nt se fait par ateliers et travaux pratiques, où la continuité pédagogiqu­e est presque impossible. » Surtout, les stages qui constituen­t le coeur de leur cursus ont parfois dû être annulés. « Cela pose vraiment question sur la manière dont on va organiser la rentrée prochaine, avec des élèves qui auront manqué huit ou dix semaines de cours… » Une question pour un autre jour, pas si lointain…

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