La Tribune de Lyon

Les chefs font de la résistance

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Si jusqu’à présent le chef Joseph Viola avait fermé ses quatre établissem­ents et ne laissait voir de son quotidien que les recettes qu’il publie sur sa page Facebook, ce mercredi 15 avril il s’est lancé dans la livraison UberEats. Quenelle de brochet sauce Nantua, un classique de la maison, à 13 euros, mais aussi un burger au cervelas pistaché et cervelle de canut à 8,50 euros ou un croque- monsieur au jambon et comté à 6 euros, qui sortiront des cuisines de deux de ses établissem­ents, Saint- Jean et Villeurban­ne, midi et soir. « On a envisagé une carte pour les familles qui ne peuvent pas cuisiner midi et soir. Entre la gestion des enfants et le télétravai­l, on veut leur apporter un peu de légèreté, les

soulager, explique le meilleur ouvrier de France, qui avoue qu’il aurait préféré faire ce test dans d’autres circonstan­ces. En fonction de ce que veulent les gens, on fera évoluer la carte chaque semaine. »

Réconfort. Et cette offre de livraison par plateforme séduit. C’est le premier réflexe qu’a eu Hugo Boisson, de Piquin et Nativo. À l’annonce du confinemen­t, il a sorti les cartes de visite des représenta­nts de Deliveroo et UberEats pour mettre en place ce service. Avec son chef équatorien Ricardo, depuis les cuisines de Nativo, rue Laurencin, ils sortent ceviche de poulpe, tartare de boeuf et tacos, dont ils ont revu les recettes pour le transport. « On se rend compte que les gens nous demandent surtout de la comfort food. Nos confrères de chez Unico vendent plus de glaces au chocolat ou au caramel que de sorbets. C’est un signe que les gens ont besoin de réconfort pendant cette période, alors on va leur proposer des ribs de porc marinés 24 heures et fumés, et bientôt de belles pièces de viande » , explique Hugo Boisson.

Au- delà de la petite couronne. La résistance dépasse les frontières lyonnaises. Chez L’instant fromage, Guillaume et Rémy se sont retroussé les manches. Les deux associés, et meilleurs amis, distillent leurs assiettes de dégustatio­n de fromages et charcuteri­e ( venant de chez Sibilia), camembert rôti ou tartines aux fidèles du quartier, mais aussi via UberEats le soir, et n’hésitent pas à prendre le volant pour livrer jusqu’à Vaulxen- Velin et même Brignais, pour les commandes qui sont en dehors du périmètre défini par la plate

forme. « On essaie de faire plaisir à nos clients » , raconte Guillaume Laurent, qui a ajouté à sa carte de plats celle des boissons, chose possible grâce à la licence IV. Rien ne semble trop beau pour chouchoute­r ses clients. Comme le souligne Khalis Hadjeres du restaurant Toda, qui oscille entre 10 et 30 commandes par jour : « On acquiert de nouveaux clients qui nous font des retours positifs, c’est une chance finalement de pouvoir continuer à travailler, même si on a hâte de pouvoir rouvrir » .

 ??  ?? Joseph Viola, des restaurant­s Daniel et Denise, se lance dans l’aventure de la livraison à domicile, avec burgers lyonnais, quenelles, paleron de boeuf… un menu qui changera chaque semaine.
Joseph Viola, des restaurant­s Daniel et Denise, se lance dans l’aventure de la livraison à domicile, avec burgers lyonnais, quenelles, paleron de boeuf… un menu qui changera chaque semaine.
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