La Tribune de Lyon

Adaptation. Les université­s ne renoncent pas aux examens

- ÉLISE CAPOGNA

Les campus ne sont pas prêts de se repeupler puisque les établissem­ents n’ouvriront pas leurs p o r t e s a u x é t u d i a n t s à la fin du déconfinem­ent. Les examens finaux, maintenus, mettent les université­s à l’épreuve.

Harmoniser.

Noter à distance via des questionna­ires à choix multiples en ligne ou des devoirs à la maison : ces modalités d’évaluation ne sont pas nées avec le Covid- 19. Le défi, pour les services centraux des université­s, est d’harmoniser la notation en permettant à chaque composante ( faculté, institut ou unité mixte de recherche) de décider du dispositif adapté à ses formations. « Le premier semestre est validé et les examens du second se feront tous en distanciel » , clarifie Valérie Haas, vice- présidente formation à Lyon 2. « Lorsque les effectifs des promotions sont importants, il faut éviter les QCM en temps contraint car certains étudiants ont de mauvaises connexions internet. » Les propositio­ns du syndicat Solidaires qui défendait la validation automatiqu­e du second semestre avec note améliorabl­e n’a pas été retenue. Comme à Lyon 1, les directeurs de composante sont entendus toutes les semaines par la gouvernanc­e pour prendre en compte les cas particulie­rs. À la Doua, l’épreuve sur table de la première année commune de médecine ( Paces) en juin et les épreuves classantes nationales de médecine ( ECNI) auront bien lieu en présentiel, dans le respect strict des consignes de sécurité sanitaire.

Fracture.

Si des solutions techniques pour évaluer à distance existent et fonctionne­nt, elles ne sont pas à la portée de tous les étudiants. « L’enjeu est pour les université­s d’évaluer tout en veillant à respecter l’égalité de traitement , pose- t- on à Lyon 3, où les étudiants de la Corpo s’inquiètent de notes de contrôle continu basées sur un trop petit nombre d’évaluation­s. » Pour atténuer les inégalités, les établissem­ents s’adaptent aux situations : étudiants forcés de continuer à travailler, confinés à la campagne sans connexion internet ou dépourvus d’ordinateur. Lyon 2 permet aux étudiants, contactés par SMS, d’acheter un ordinateur grâce à des financemen­ts de l’établissem­ent. « Nous pouvons aussi faire des envois de cours par la Poste s’ils le souhaitent. » Dernier recours possible : se déclarer en dispense d’assiduité et participer à une session d’examen un mois après les autres, vraisembla­blement en juin. Le confinemen­t a partout souligné une inégalité criante : la fracture numérique.

Avenir.

« Claude- Bernard a lancé un plan Tous connectés : notre objectif est d’équiper chaque étudiant d’un ordinateur portable en apportant un soutien de 500 euros. Jeudi dernier, le conseil d’administra­tion a voté une enveloppe d’un million d’euros allouée à soutenir toutes les actions sociales auprès des étudiants. » constate Philippe Malbos qui veut se projeter : « À partir de l’automne 2020, le plan Tous Connectés continuera. » Une manière de tirer des enseigneme­nts d’une crise aux conséquenc­es dramatique­s. « Nous avons mis en place une foire aux questions, explique Valérie Haas, un dispositif de parrainage- marrainage destiné aux étudiants isolés. Dès les premiers jours, les enseignant­s ont tout fait pour reprendre contact. » Les université­s ont, dans la tempête, affirmé leur rôle social en s’appliquant, tant bien que mal, à maintenir un lien humain avec leurs étudiants.

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