La Tribune de Lyon

Une poignée de festivals gardent espoir

- CAROLINE SICARD

Nuits de Fourvière, Jazz à Vien n e , P r i nt emps d e Pérouges, Evasion Festival, Lyon BD Festival, Music en Ciel, Felyn Fest iva l… Depuis l’annonce d’Emmanuel Macron d’étendre le confinemen­t jusqu’au 11 mai et d’interdire la tenue des grands festivals au moins jusqu’à mi- juillet, les annulation­s des grands événements d’été lyonnais et régionaux se sont succédé la semaine dernière. Même Nuits sonores, qui avait déjà décalé sa 18e édition de fin mai à fin juillet une première fois, a finalement décidé que le festival de musiques électroniq­ues ne se tiendrait pas en juillet. Encore en réflexion, l’équipe d’Arty Farty annoncera le 19 mai si cette édition pourra se tenir avant la fin de l’année ou sera reportée au printemps 2021. Formats resserrés. Pourtant, tout n’est pas encore perdu : gardant espoir grâce aux déclaratio­ns de Franck Riester, le ministre de la Culture, qui a fait savoir que les plus petits événements culturels pourraient avoir lieu dès la fin du confinemen­t, les festivals s’adaptent pour se maintenir, même virtuellem­ent. C’est le cas par exemple des Assises internatio­nales du roman qui mettent tout en oeuvre pour que le festival ait bien lieu du 11 au 17 mai avec des rencontres et des tables rondes version numérique autour d’un thème plus que jamais d’actualité : Le temps de l’incertitud­e. À la tête de l’événement, dont la majeure partie se déroule habituelle­ment aux Subsistanc­es, la Villa Gillet espère pouvoir organiser dans un second temps des rencontres en petit comité et entre ses murs. Du côté des 3e et 7e arrondisse­ments, le festival Sixième Continent a lui aussi dû resserrer sa forme. Si les concerts qui devaient avoir lieu le vendredi et samedi au parc de Gerland sont annulés, la fête de quartier Tous à la Guill’ est maintenue. « Cette partie est plus légère puisque les concerts, spectacles et exposition­s se déroulent dans les restaurant­s, cafés et commerces du quartier. Elle peut donc s’organiser en seulement quelques semaines selon les directives » , explique à Tribune de Lyon Mohamed Sidrine, le directeur du festival. La date, elle, n’est pas encore fixée : « Ce sera le 25 juillet ou le 3 septembre, tout dépend de la réouvertur­e autorisée des restaurant­s et cafés. » Para

doxalement, c’est grâce à la décision de la Ville de suspendre cette année les subvention­s au festival que Sixième Continent a pu sauver sa trésorerie : « On attendait les résultats des élections municipale­s pour signer les contrats avec les artistes. On ne s’était donc pas trop engagé financière­ment. »

L’espoir de la rentrée.

Justement, du côté de la Ville, le festival Tout l’monde dehors, qui compte plus de 300 événements gratuits à travers Lyon, est pour l’instant maintenu, avec une adaptation dans ses dates. « Il n’y aura probableme­nt rien avant le 14 juillet, mais notre chance, c’est que le fest ival dure tout l’été. La programmat­ion d’août peut encore être sauvée » , fait- on savoi r à l a mai r ie. « Reste à savoir encore si les compagnies souhaitero­nt s’engager dans une situation aussi incertaine. »

Tous les regards et les espoirs se portent maintenant vers les festivals de fin d’été. Certains ont d’ores et déjà pris leurs précaution­s, comme la Biennale de la danse qui envisage pour l’instant de maintenir sa programmat­ion de spectacles en septembre et de décaler le défilé Africa 2020 en mai ou juin prochain.

« Symbole » .

D’autres restent optimistes, comme le Fest ival d ’ Ambronay, Les Mus i - cales du Parc des Oiseaux ou Woodstower. Ce dernier espère que les grands rassemblem­ents seront possibles à la fin de l’été. « Tant qu’il n’y a pas de décret officiel, on maintient le festival du 27 au 30 août en l’état avec la même programmat­ion, la même jauge de 10 000 personnes, les mêmes têtes d’affiche et les mêmes animations » , assure l’équipe qui rappelle que seul un décret officiel permet aux fest ivals d’être remboursés par les assurances. Et en cas d’interdicti­on, l’associatio­n prévoit une annulation pure et simple de l’événement : « Woodstower est un festival à 360 degrés, il serait difficile de supprimer deux scènes sur quatre. » La billetteri­e pour Roméo Elvis, PLK ou The Psychotic Monks est donc toujours ouverte et l’équipe continue d’espérer que le festival « sera le symbole de cet été » . On croise les doigts avec eux dans nos gants en plastique.

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 ??  ?? Le défilé de la Biennale de la danse est repoussé au printemps prochain. Photo prise lors du défilé 2010.
Le défilé de la Biennale de la danse est repoussé au printemps prochain. Photo prise lors du défilé 2010.
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Le festival Woodstower maintient pour l’instant sa programmat­ion. Ici photo du concert de Nekfeu en 2019.

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