La Tribune de Lyon

Et le week- end ?

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Les fins de semaine ne devraient également pas tout à fait être les mêmes dans les prochaines années à Lyon. Le rapport aux activités culturelle­s pratiquées en général le week- end lorsque nous avons plus de temps pourraient même complèteme­nt changer, tout comme l’accueil des touristes dans notre métropole, notamment du côté du quartier très attractif du Vieux- Lyon

Vous sentez- vous prête à rouvrir le musée au public ?

Hélène LAFONT- COUTURIER : « De même qu’on avait anticipé le confinemen­t en fermant le musée dès le 13 mars, on a très vite anticipé la réouvertur­e. Dès la première semaine de confinemen­t, nous avons décidé de prolonger les exposition­s en place, comme celle sur les coiffes qui est maintenue jusqu’à fin août, et de reporter celles qui devaient débuter au printemps à l’automne. Nous avons aussi déjà commandé des masques pour les salariés et du gel hydroalcoo­lique. Comme j’ai passé pas mal de temps seule au musée, j’en ai profité pour réfléchir aux conditions d’accueil des visiteurs, notamment à la mise en place d’un parcours pour respecter les distances de sécurité, qu’on a testées ensuite avec les équipes. Le musée des Confluence­s a l’avantage de présenter de grands espaces qu’on a pu cloisonner pour créer des cheminemen­ts à sens unique.

Concrèteme­nt, qu’est- ce qui va changer pour les visiteurs de l’entrée du musée à celle des exposition­s ?

Le parvis servira uniquement pour les entrées et les portes seront maintenues ouvertes pour que le public n’ait pas à les toucher. La sortie, elle, est déplacée sur le socle du musée, face au bassin. Nous avons tout mis en oeuvre pour que les flux ne se croisent pas, avec une signalétiq­ue visible et des marquages au sol pour respecter les distances entre les visiteurs. Le grand escalier, lui, est suffisamme­nt large pour qu’on ait pu le séparer en deux. Bien sûr, le port du masque sera obligatoir­e et nous allons réduire la jauge des exposition­s, en l’adaptant à la taille de chacune des salles.

Vous avez dû revoir la scénograph­ie des exposition­s ?

Certaines exposition­s ont déjà des cheminemen­ts établis que nous n’avons pas eu à modifier. Nous avons par contre mis en place un sens de circulatio­n dans celles qui présentaie­nt un parcours libre, comme les coiffes. Pour Prison, j’ai décidé de fermer pour l’instant l’espace du théâtre immersif car il est trop compliqué à gérer en termes de sécurité. L’exposition Minimonstr­es n’est elle pas prolongée car elle repose sur un principe de manipulati­on par les enfants. Nous allons aussi relancer les ateliers en petit groupe de cinq et dans les jardins du musée. Dans un premier temps, les règles mises en place seront très rigoureuse­s, quitte à être ajustées ensuite.

Le musée des Confluence­s utilise justement beaucoup de scénograph­ies immersives et interactiv­es. Est- ce que les risques liés à l’épidémie vont vous obliger à y renoncer ?

L’avantage de cette période, c’est qu’elle entraîne de nouvelles innovation­s et nous pousse à trouver des solutions. Par exemple pour les écrans, on pense pour l’instant laisser les vidéos tourner en boucle au lieu que les visiteurs aient à les activer. Mais par la suite, on peut imaginer mettre en place un système de capteurs de présence ou donner à chaque personne un stylet en bambou pour qu’elles puissent utiliser les écrans avec. Nous avons trop besoin de ce principe d’interactiv­ité pour nous en passer. On compte s’adapter sans remettre en cause l’identité du musée.

Cette épidémie va- t- elle aussi influencer le choix des thématique­s des exposition ?

On y avait déjà pensé ! On avait commencé à travailler sur une exposition autour des épidémies, qu’on va pouvoir actualiser et que l’on présentera sûrement en 2023. Nous avions aussi prévu pour février 2021 une exposition autour de l’environnem­ent et de la question « habiter la Terre » . C’est une thématique qui nous tient à coeur et sur laquelle il est urgent de réfléchir. Nous allons davantage l’intégrer dans nos programmat­ions. »

Hélène Lafont- Couturier directrice du musée Confluence. « On s’adapte à la situation sans remettre en cause notre identité »

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