La Tribune de Lyon

Le restaurant de la semaine. Odilia : un petit air de Brésil

- Par François Mailhes

Le Brésil, sans prendre l’avion, sans Bolsonaro et les piranhas ? La question, elle est vite répondue, comme on dit sur le Net. Odilia, en direct de São Paulo, a ouvert en début d’année avenue Berthelot, juste avant la touche pause liée à on sait quoi. Mais revoilà Jessica, Henrique et Felipe, dont l’accueil est d’autant plus authentiqu­ement familial qu’ils appartienn­ent à la même famille. L’enseigne ? C’est la grand- mère, Odilia. Assis à l’une des deux petites tables de la terrasse, à côté de l’ardoise qui susurre « mangez- moi, mangez- moi » , on a passé un de nos meilleurs moments de déconfinem­ent. Donc, ce midi- là, il y avait une poitrine de porc au manioc. Les mots n’arrivent pas à décrire la chose. Le cochon était encore plus fondant que n’importe quel objet moelleux soumis au réchauffem­ent climatique. Pour ajouter du croquant craquant — pour paraphrase­r Cyril Lignac — Jessica, c’est elle la cuisinière, lui avait adjoint une sorte de banc sable de manioc ( et peut- être de pain aussi, on a oublié de demander à cause de la première caïpirinha) qui évoque un qualificat­if encore plus fort : celui de crispy- crunchy. Une petite canopée de fenouil, un accompagne­ment de petits morceaux de manioc plus attendris que le jeune Werther devant la Reine des neiges, dans une crème du même légume, aussi net qu’une réunion de flocons. Simple, délicieux. Même son clair pour une tranche d’espadon ( cependant un soupçon trop cuite à notre goût), accompagné­e d’une salade de pommes de terre repeinte en Hulk grâce à un joli pesto ; un petit chapeau de mâche, de l’oignon rouge, de l’oeuf, de grosses câpres et une surprenant­e et percutante crème de citron, de la puissance de celles qu’on retrouve en version sucrée dans une tartelette. Au moment de commander, nous avions regretté de ne pouvoir choisir aussi le ceviche de bar et coeur de palmier

( nous n’étions que deux). Et voilà qu’Henrique nous en apporte un échantillo­n sur soucoupe juste pour le plaisir de faire plaisir. En entrée, nous avions pris d’excellents antipasti, vendus aussi en bocaux et à emporter. Antipasti !? Et oui, la famille a des origines italiennes, et d’ailleurs la cuisine est influencée par l’école française. On reviendra inéluctabl­ement le soir pour le poulpe- grenade- pistache- eucalyptus ou le saumon à l’unilatéral­e- fruit de la passion- asperge, et les vins de chez Viret, sorte de Gandalf vigneron en contact direct avec le cosmos. Petit secret, il se cache une petite cour- terrasse- jardin au fond de l’établissem­ent en forme de couloir- mezzanine.

Notre avis

Le genre

Bar à bières et à cocktails.

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