Concurrence déloyale. Wuha/ Lefebvre, premier bras de fer dans la legaltech
Un petit éditeur de logiciels de Tassin s’est- il fait « piquer » son invention par un géant du droit ? Dans l’univers des legaltechs, ces start- up qui facilitent le travail des professions juridiques grâce à l’intelligence artificielle, un procès intéressant se dessine. La première escarmouche vient de se dérouler devant le tribunal de commerce de Lyon, premier échange remporté par Wuha. La société s’attaque aux éditions Francis Lefebvre et trois de leurs filiales : Législatives, Lefèbvre, et Dalloz. Wuha estime que le « gros » aurait tenté de reproduire dans son dos le petit module qu’il lui avait fourni en exclusivité. Celui- ci permet de trouver plus facilement mails et documents internes, en y ajoutant des recherches externes : jurisprudence, etc.
Référé. En avril 2019 la start- up fait réaliser par constat d’huissier une saisie de documents, car pour Wuha, une société espagnole filiale de Lefebvre- Sarrut propose une solution avec les mêmes fonctionnalités, Goolex. Une saisie que les éditeurs ont tenté de faire annuler en référé, demande rejetée en appel le 12 mai.
Le patron de Wuha, Sasha GalloParouty, évoque « un préjudice assez lourd ayant hypothéqué toute perspective de développement. L’entreprise avait bâti son lancement sur un projet qui, dans les faits, est arrêté. »
« Preuve irréfutable » . Contactées, les éditions Lefebvre contestent toute concurrence déloyale ou contrefaçon. « Nous pouvons en apporter la preuve irréfutable et c’est pour cela que nous avons demandé une expertise judiciaire, à laquelle s’opposent nos ex- amis de Wuha » , défend le directeur délégué à l’édition du groupe, Renaud Lefebvre. On devrait donc retrouver tout ce petit monde devant le tribunal de commerce de Paris dans de nombreux mois.