La Tribune de Lyon

À table. Lyon- Turin sans le tunnel

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e qui distingue une ville à vocation internatio­nale de Ploucland- les- Déserts, c’est notamment la capacité de pouvoir manger à toute heure. Lyon semble se décider à bouger dans ce sens, d’autant que tout ce petit monde qui télétravai­lle en peignoir, hors réunion Zoom, n’est plus obl igé de respecter les horaires stricts de bureau. Bref, la semaine dernière, on se félicitait de cette opportunit­é au Sathonay ( Place Sathonay). Cette semaine, on apprécie que le tout nouveau Bistrot Bondy – Quai de Bondy : on n’engage v i s iblement plus d’agence de communicat­ion pour trouver le nom d’un restaurant – aille dans cette même direction. Certes, la carte est réduite hors des heures classiques de repas, mais il y a des vrais plats chauds ou froids à toute heure. Nous, en bons clients panurgesqu­es, nous

Csommes arrivés à 12 h 30. Sur l’ardoise, il y avait un « taboulé à la libanaise » . Au vu de l’engin, une colline de semoule aux pentes herbeuses, on a soupçonné le chef d e ne pa s ê t r e o r i g ina i r e de Beyrouth. Le taboulé, au Liban, est une salade d’herbes, parsemée de quelques graines, et pas une version froide du couscous. Il n’empêche qu’au- delà de l’appellatio­n, le plat explosait de saveurs herbacées, prioritair­ement mentholées, et d’une fraîcheur un peu « vivement qu’on soit tout nu sous une cascade » .

Comme là- bas dis.

En plat du jour, nous avons fondu sur les aubergines à la parmiggian­a. Pas besoin d’être Sherlock Holmes, ou plutôt le commissair­e Montalbano, pour en déduire que le chef est d’origine italienne, donc pas du Liban, ce qui s’est vérifié après enquête. Ses aubergines en gratin, onctueuses, tomatées, fromagées, ont le même goût que dans une bonne trattoria italienne. Notre voisin de table, qui pourtant ne connaissai­t pas ce plat paradoxal ( viande et poisson), a adoré le vitello tonato. Il faut dire que le chef Giacomo ( realizzato in les Abruzzes) réalise une version supérieure, upgradée. Inspiré par le 14- Juillet, il enflamme cette classique tranche de veau aplatie à coups de marteau et tartinée de sauce au thon câpres et anchois avec un feu d’artifice de petits légumes, de pickles et d’olives. Tiramisu validé. Frites maison. Une belle carte des vins ( L’Opale en beaujolais, une bombe atypique), l’accueil bistrot de Laura et Zaza ( gling- gling dans la tête de ceux qui connaissen­t le Bouchon des filles, en face), une jolie déco qui rappelle l’esprit d’un « diner » américain : on adopte. 22 quai de Bondy, Lyon 5e.

04 72 10 08 99. Service continu tous les jours de 11 h 30 à 22 h 30.

Notre avis

La formule : 14 € ( midi). Menu :

17 € ( midi). À la carte : betteraves ( crues, cuites et en houmous) : 9 €. Ravioles a la ricotta/ menthe/ crème de petits pois : 13 €. Andouillet­te grillée : 14 €.

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