La Tribune de Lyon

Cinéma. Été 85, de François Ozon - Le Sel des larmes, de Philippe Garrel - Tout simplement noir, de Jean- Pascal Zadi

- LUC HERNADEZ

de François Ozon ( Fr, 1h40) avec Félix Lefèbvre, Benjamin Voisin, Melvil Poupaud, Valeria BruniTedes­chi, Isabelle Nanty... Sortie le 14 juillet. e problème avec les histoires d’amour, c’est quand on n’y croit pas. C’est ce qui arrive avec ce drôle de film de François Ozon, au demeurant très beau, planant comme un conte d’été, ou comme un film de Xavier Dolan réalisé sur le tard... En partie autobiogra­phique, il est surtout adapté du roman d’Aidan Chambers, Dance on my grave ( 1982). Plutôt que de se concentrer sur l’idéalisati­on d’un amour adolescent, le film multiplie les fausses pistes et les auto- citations. On y retrouve La Robe d’été, son premier court- métrage, la mort, le père absent et le fantôme

Lde Sous le sable, le travestiss­ement d’Une nouvelle vie ( frisant ici le grotesque dans une scène inutile). Et surtout les tics des cinémas de la « jeunesse » , de Dolan à Gaël Morel. Le film commence comme un polar en flashback dans un tribunal après une « mort » dramatique, se poursuit en conte d’été d’un ado chavirant sous l’orage avant que le prince charmant ne vienne le sauver, pour finir en comédie romantique après avoir essuyé le passage lacrymal du mélo... ça fait beaucoup. À cheval entre réel et irréel, Été 85 finit par y perdre en intensité plus qu’il n’y gagne en mystère, jamais crédible, parfois superficie­l. Et s’il bénéficie de la belle présence de Félix Lefèbvre, il souffre du jeu assez cliché de Benjamin Voisin, même s’il se regarde sans déplaisir comme une carte postale aux beaux paysages. Un véritable Journal intime aurait été sans doute plus touchant que cette fraîcheur feinte minée par le surmoi de son auteur. C’est d’autant plus dommage que lorsqu’il s’abandonne au fantasme lors de la très belle séquence en boîte de nuit, le film retrouve enfin la magie du cinéma. Un petit opus donc, pour aficionado­s d’Ozon exclusivem­ent.

ienvenue dans un été pratiqueme­nt entièremen­t dédié au cinéma d’auteur à la française, pandémie oblige... On retrouve ici tout le charme du cinéma de Garrel : un noir et blanc sublime, la rencontre amoureuse sous le signe de la jeunesse... et de Paris bien sûr. Malheureus­ement, avec le retour dans le village du père, les deux jeunes acteurs dont Oulaya Amamra, découverte dans l’horrible Divines, ont bien du mal à faire le poids face au formidable André Wilms, seul capable de survivre à des dialogues aussi poussifs que : « On remplacera jamais les putains, tu trouves la fille et dix minutes après, elle est nue » . À votre bon coeur. de Philippe Garrel ( Fr, 1h40) avec Logann Antuofermo, Oulaya Amamra, André Wilms, Louise Chevillott­e...

Bn acteur loser décide d’organiser la première g rande marche de contestati­on noire en France, pour faire parler de lui autant que de sa cause... On aurait bien aimé aimer cette comédie politique truffée d’autodérisi­on, d’un esprit décomplexé et pourtant jamais politiquem­ent correct, allant même jusqu’à aborder l’antisémiti­sme qui ne dit pas son nom de certains mouvements communauta­ires. Malheureus­ement, le film, plus paresseux que déjanté, se repose sur un procédé répétitif

Uet lourdingue : le faux docu avec caméos permanents de stars entrant dans le champ en faisant mine d’être surpris. Tout le monde y passe ( Claudia Tagbo, Éric et Ramzi, Fabrice Eboué, Fary, Thuram, Matthieu Kassovitz pour parler de La Haine...), servant de prétexte à une absence totale de mise en scène, de gags comme de personnage­s, rendant l’ensemble assez interminab­le. Dommage.

de Jean- Pascal Zadi et John Wax ( Fr, 1h30) avec Jean- Pascal Zadi, Fary, Caroline Anglade...

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