La Tribune de Lyon

Les immanquabl­es. Vivienne Westwood, l’art de la subversion

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De Vivienne Westwood, on retient surtout la période punk, quand elle habillait les Sex Pistols et imprimait des T- shirts à message qui faisaient scandale. Ce qu’on sait moins, c’est que cette autodidact­e s’est forgé une connaissan­ce encyclopéd­ique de l’histoire de la mode à force de fréquenter les musées, n’ayant de cesse de puiser son inspiratio­n dans les siècles passés.

C’est cet angle qu’a choisi le musée des Tissus pour porter un regard personnel sur Vivienne Westwood, d’autant plus personnel que les pièces sont issues de la collection privée d’un ancien collaborat­eur de la créatrice, Lee Price, Londonien installé à Lyon. Bien plus grande que l’exposition Yves Saint Laurent, elle se déroule sur tout le rez- de- chaussée du musée des Tissus, avec une scénograph­ie recréant pour chaque collection l’univers d’une époque qui a inspiré la Britanniqu­e. Les vêtements sont mis en regard avec des costumes, meubles ou tableaux issus des collection­s du musée, comme ces dessins de marqueteri­e qu’elle a reproduits sur un corset ou le pourpoint de Charles de Blois, trésor du musée datant du XIVe siècle, et dont les emmanchure­s en assiettes l’inspireron­t pour plusieurs de ses vestes.

Fétichiste. Car à n’importe quelle époque de sa carrière, la couturière s’est inspirée du vestiaire du passé pour mieux le subvertir, comme les habits traditionn­els anglais, dont le tartan, qu’elle n’aura de cesse de détourner. Lisible et claire avec son parcours chronologi­que, cette nouvelle exposition se veut un brin pop avec la reconstitu­tion de la devanture du magasin Sex ou l’accrochage de photos de défilé qui se parcourt sur un podium. Si l’aspect technique du tweed ou des mailles de jean ne vous passionne pas, cette plongée dans l’univers de la créatrice la plus atypique de la planète mode vaut le détour de par son parcours et sa démarche toujours engagée. Quant à la dernière salle consacrée aux chaussures les plus folles, elle ravira les appétits fétichiste­s. CAROLINE SICARD

Vivienne Westwood, Art, mode et subversion – collection Lee Price. Jusqu’au dimanche 17 janvier au musée des Tissus, Lyon 2e. Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. De 10 à 12 €. museedesti­ssus. fr

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