La Tribune de Lyon

Mon déjeuner avec David Kimelfeld

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Nous n’avions plus de nouvelles de David Kimelfeld depuis le second tour des élections métropolit­aines le 28 juin dernier. Nous l’avions alors laissé entouré de ses fidèles soutiens, très touchés par la défaite de leur candidat. Nous l’avons retrouvé il y a 15 jours à la terrasse ensoleillé­e du nouveau resto qui cartonne sur la colline qui travaille : le Bouillon Croix- Rousse. Décontract­é et souriant, l’ancien président de la Métropole porte des baskets, un simple T- Shirt noir et a décidé de ne plus se raser de près. Fraîchemen­t descendu de son vélo électrique, il enchaîne aussitôt deux ou trois traits d’humour dont il a le secret. Entre deux oeufs mayo et une savoureuse saucisse- purée.

Conjuratio­n. Jusqu’à ce qu’une scène incroyable se produise juste sous nos yeux. Alors que nous étions en train de lui demander s’il en voulait toujours à Gérard Collomb après son alliance politique avec la droite durant l’entre

17.06.1961

Naissance à Lyon.

2011

Est élu maire de la Croix- Rousse.

2012

1er secrétaire fédéral du PS dans le Rhône.

2014

1er vice- président de la Métropole.

07.2017

Devient président de la Métropole.

28.06.2020

Perd les élections et redevient simple conseiller métropolit­ain.

également atteint des objectifs très ambitieux en termes d’environnem­ent et en matière sociale. Malgré la défaite, je rappelle également que nous avons enregistré une progressio­n incroyable entre les deux tours. Quand on regarde les résultats de près, les Verts et la gauche n’ont gagné finalement que très peu de voix entre les deux tours, et Gérard Collomb en a même perdu.

Que pensez- vous justement des récentes sorties de Grégory Doucet sur le Tour de France ou encore sur le Voeu des Échevins ? Qu’il est nécessaire de passer beaucoup plus de temps sur les vrais sujets que sur les symboles. L’écriture inclusive, ou encore la laïcité, il faut faire des choix clairs. Sur la laïcité, attention à ne pas être contradict­oire. Concernant le Tour de France, que celui- ci doive évoluer et soit moins consommate­ur d’énergie, c’est évident. Mais je ne pense pas que ce soit très astucieux de le dire comme il l’a fait.

Le nouveau maire de Lyon va trop loin ?

En quoi le Tour de France serait- il plus machiste et polluant que le football ? Quand on est maire de Lyon, je crois qu’il faut mesurer ses sorties médiatique­s. Je pense qu’il a parlé peut- être un peu vite, sans prendre un compte un électorat qu’il ne connaît pas. Mais encore une fois, je crois vraiment qu’il y a des sujets beaucoup plus prégnants au sein de la métropole, comme la gestion globale de la Covid ou encore la rentrée des classes…

Au- delà des symboles et des déclaratio­ns à l’emporte- pièce, comment trouvez- vous les premiers mois de vos successeur­s ? écoles, c’est pareil. Il y a eu des études menées dans ce sens avant qu’ils remportent les élections. Ils se sont donc engouffrés dedans, l’ont appliquée et c’est une bonne chose. Mais je ne veux pas mettre tout le monde dans le même panier. Fabien Bagnon, le vice- président aux Mobilités, a reconnu qu’il appliquait bien aujourd’hui le plan vélo d’urbanisme tactique qui avait été mis sur les rails par nos équipes. Je crois que nos propositio­ns en matière d’écologie étaient équivalent­es, voire quelquefoi­s même en avance sur ce qui est proposé aujourd’hui.

Vous êtes président d’un groupe de

11 élus à la Métropole, ce qui ne fait pas beaucoup sur 150 élus. Comment pouvez vous peser politiquem­ent ?

J’ai eu l’initiative de créer le mouvement politique Les Progressis­tes, ensuite militants et élus s’en saisiront. Je considère qu’on ne peut pas rester inertes jusqu’en 2026. Il faut continuer à s’exprimer. L’objectif est de construire une alternativ­e à ce que je considère comme une politique aujourd’hui trop théorique et idéologiqu­e. Ce que nous prônions durant la campagne, c’est un équilibre entre l’écologie, la justice sociale et le développem­ent économique. L’objectif n’est pas de mettre à mal la majorité, mais de faire vivre nos idées et de réagir à un certain nombre de propositio­ns qui ne nous paraissent pas équilibrée­s. Rappeler que la démocratie participat­ive ce ne soont pas que de mots par exemple…

C’est quoi la suite pour vous personnell­ement ? Les élections régionales ?

Après trois ans de mandat, j’ai besoin de me ressourcer. Je ne suis pas sous perfusion de la politique, j’ai eu une vie profession­nelle avant et je reste aujourd’hui dans une démarche de politique de proximité. Concernant les régionales, je suis dans une liberté totale et donc je pense que si on peut avoir demain un président de Région qui n’est pas Laurent Wauquiez, il faut s’y intéresser.

Comptez- vous reprendre également une activité profession­nelle ?

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