La Tribune de Lyon

Fabien Bagnon : « Il faut imaginer le parking du futur »

- PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID GOSSART

Le vice- président en charge des Mobilités actives à la Métropole de Lyon vient de prendre la tête de Lyon Parc Auto, succédant à Louis Pelaez.

Quand on est écolo, défenseur du vélo et que l’on arrive à Lyon Parc Auto après un proche de Gérard Collomb, on fait quoi, on casse tout ? Bien sûr, on remblaie tous les parkings ( rires) ! Mais il est vrai que j’ai senti de vraies appréhensi­ons à mon arrivée, car il s’est dit beaucoup de choses pendant la campagne. J’ai déjeuné avec Louis Pelaez, cela s’est extrêmemen­t bien passé. I l s’agit aujourd’hui d’amplifier une dynamique, car tout est là, on ne part pas de zéro. Je suis serein. LPA, c’est 205 personnes, un budget d’environ 60 millions d’euros. Il nous faut recruter un directeur ou une directrice générale le plus vite possible pour suivre tous les dossiers de très près, car il faut quelqu’un de très présent. Il y a beaucoup de choses à faire.

Quelle doit être la place du parking en ville à vos yeux ?

On a besoin d’espace public en surface pour les piétons, les vélos, les transports en commun, et pour végétalise­r. Les « coronapist­es » sont presque toutes sur des axes de transports en commun d’ailleurs. On a donc naturellem­ent besoin de continuer à voir les parkings LPA remplis, et même mieux remplis. Car entre la conjonctur­e et les évolutions structurel­les, il y a une baisse d’usage de la voiture, une « démotorisa­tion » . Il faut encore améliorer l’autopartag­e, continuer à développer Citiz et Yea ! On peut avoir un usage de la voiture sans la posséder, on veut inciter à cette pratique. Un plan s t ratég ique est en réflexion. Il nous faut évidemment accompagne­r aussi les mobilités électrique­s, à ce titre nous regardons comment suppléer le retrait des Bluely de Bolloré.

LPA & Co, le parking partagé, sera conforté, et l’on pense lancer LPA & Co pour les vélos. Il y a par exemple de l’espace perdu chez des bailleurs.

La logistique urbaine fait aussi partie des projets de LPA, où en êtes- vous ?

Je suis allé voir le projet développé au port Édouard- Herriot, l’hôtel de logistique urbaine, c’est vraiment très intéressan­t. Il n’y a plus qu’à le lancer, on est sur le point d’obtenir le permis, c’est un projet qui peut aboutir à horizon 2023, avec des parkings intra- muros qui pourraient aussi servir à cette logistique urbaine, la livraison du dernier kilomètre.

Et que fait- on du vélo, alors ?

Il y a un an d’attente pour les stationnem­ents vélos sécurisés, il faut résorber ce délai. C’est un des symboles de notre politique, que l’on veut ambitieuse. Il faudra beaucoup, beaucoup plus de places dans les parkings du centre- ville. Un espace de voitures, c’est sept vélos. Il ne faut pas tout focaliser sur l’usage de la voiture, l’objet le plus encombrant, « surcomment­é » . À Lyon, la part modale de la voiture est de 26 %.

Et le tarif ?

À l’année, c’est 38,10 euros pour un vélo, on est clairement parmi les moins chers ; il ne serait pas choquant de l’augmenter un peu, pas beaucoup : les gens sont prêts à payer pour un service de qualité, avec l’électricit­é également fournie. On va regarder.

Y a- t- il encore de la place pour de nouveaux parkings à Lyon ?

Nous avons eu une seule commande pas très politiquem­ent correcte : réfléchir au parking du futur, avec des emplacemen­ts vélos sécurisés, de l’autopartag­e, de la voiture électrique et quelques thermiques. Ce serait un parking de niveau - 1 ou - 2, mais pas - 7, où l’on n’irait pas « taper » dans la nappe phréatique.

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Fabien Bagnon, nouveau président de Lyon Parc Auto..

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