La Tribune de Lyon

C’est pas du Bergman

- PAR FRANÇOIS MAILHES

Total Recall On rembobine

La Covid ayant mis la production de films de genre en quasi- panne sèche, on se replie sur une rediffusio­n de classiques. Et c’est très agréable, vu le nombre de semi- daubes de 2019 prédestiné­es à ne jamais sortir en salle, rattrapées en séances poussives cet été. Total Recall, malgré ses 30 ans et ses trucages sortis d’un atelier de loisirs créatifs, a bien vieilli. Dans un futur plus ou moins proche, Douglas Quaid ( Arnold Schwarzene­gger) mène une vie tranquille de manard costaud assigné au marteau- piqueur. Mais il fait des cauchemars la nuit. Ce qui peut paraître incongru dans la mesure où il dort avec Sharon Stone — dans le rôle de sa femme. Comme d’autres fantasment sur leurs futures vacances au Lavandou, lui rêve d’aller sur Mars. Rappelons que Mars, même si elle a été colonisée, présente des paysages désolés de poussière rouge, traversés par de profonds canaux asséchés propices à des chutes mortelles. Comme il n’y a pas d’atmosphère, les gens, pour la plupart ouvriers dans les mines de turbinium ( sic) ou prostitué · e · s, dont des mutants à la face ravagée par la radioactiv­ité, ou des femmes à trois seins, vivent confinés dans des bulles. Comme Sharon est casanière, Doug s’adresse à une entreprise qui implante de faux souvenirs de vacances dans la tête. Et tout d’un coup de nombreuses personnes tentent de le tuer. De l’action, de l’humour, du sable chaud ( orange) et des phrases de méchants comme « Je fais tout exploser et je retourne à la maison pour manger mes corn flakes » nous projettent dans un confort jubilatoir­e.

Total Recall. De Paul Verhoeven.

Genre : jusqu’où ira Elon Musk.

États- Unis, 1990, 2 h 01. Avec Arnold Schwarzene­gger, Sharon Stone, Michael Ironside, Rachel Ticotin…

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