Éducation.
Malaise : des professeurs dénoncent une « souffrance au travail » aggravée par la crise sanitaire
C’était il y a un an. Depuis, tout semble avoir changé : une épidémie, des mois confinés, des journées masquées… Pourtant, des instituteurs et enseignants de la région lyonnaise ne veulent pas oublier. En septembre 2019, Christine Renon mettait fin à ses jours. À bout, la directrice d’école de Pantin ( 93) accusait directement des conditions de travail devenues absurdes, des tâches administratives écrasantes… Douze mois plus tard, plusieurs syndicats d’enseignants ( CGT, CNT, Sud- Solidaires) tirent toujours la sonnette d’alarme. « Le cas de Christine Renon cache une réalité quotidienne, avec un suicide par semaine dans l’Éducation nationale en France » , témoigne Jean ( prénom modifié). La semaine dernière, ce professeur de lettres dans un collège de la métropole lyonnaise et plusieurs de ses collègues se sont rassemblés devant le rectorat ( Lyon 7e) en hommage à leur consoeur.
Effet Covid. « Le quotidien n’a rien de facile, et tout cela a été démultiplié par la Covid » , soupire- t- il. Un autre instituteur dénonce l’accumulation de charges qui dépassent ses missions : « On nous a demandé plusieurs fois de réorganiser les sens de circulation. On n’est pas experts en sécurité sanitaire ! Tout cela participe à la souffrance au travail. » Leur demande ? Plus de moyens, notamment matériels. « Il nous faut des locaux dignes de ce nom , estime Jean. On est en plein Covid et on ne peut pas aérer nos salles car certaines fenêtres sont cassées. Tout ce qu’on demande, ce sont les moyens d’accompagner les élèves au mieux et d’exercer dignement notre métier. »