La Tribune de Lyon

Lieux et gens de pouvoir.

- R. K.

Sénatorial­es. Percée écolo, rancoeur à droite, déroute au centre - Covid- 19. Mesures sanitaires : le préfet pris en étau entre le gouverneme­nt et les bars

Il y avait une forme de prophétie autoréalis­atrice dans le renouvelle­ment de la moitié du Sénat dimanche. Après l’accession des écologiste­s à la tête de la Mairie et de la Métropole de Lyon le 28 juin, le vote des quelque 3 710 grands électeurs appelés aux urnes dans le Rhône allait nécessaire­ment traduire cette poussée verte. Avec les mêmes alliés que cet été – moins LFI qui avait choisi de faire bande à part –, EELV a obtenu le même résultat : la première place avec 32,49 % des voix, soit trois sièges sur les sept mis en jeu. Derrière, les deux listes de droite se sont partagé trois autres sièges : deux pour la liste investie par Les Républicai­ns de François- Noël Buffet ( 24,85 %), et une pour le dissident Étienne Blanc ( 16,27 %). Quant au dernier strapontin, il a servi de lot de consolatio­n à une liste LReM qui ne disait pas son nom ( 9,58 %) emmenée par Bernard Fialaire. Parmi les sortants, François- Noël Buffet retrouve donc la chambre haute tout comme sa colistière Catherine Di Folco. Même chose pour le socialiste Gilbert- Luc Devinaz arrivé sur les bancs du palais du Luxembourg en tant que suppléant de Gérard Collomb au cours du mandat précédent, et cette fois élu derrière les nouveaux parlementa­ires écologiste­s Thomas Dossus et Raymonde Poncet.

« Faux- culs » . En revanche, point de salut pour Michèle Vullien ( 6,24 %), sortante, dont la multiplica­tion des listes centristes – 4 ! – a scellé la défaite, malgré un soutien tardif de François Bayrou, après avoir revendiqué et attendu en vain celui du MoDem. La bonne affaire est en revanche à mettre au compte d’Étienne Blanc. Forcé de se retirer au profit de Yann Cucherat lors des municipale­s, l’ancien député de l’Ain a clamé lundi matin sa « satisfacti­on » après son élection. « La droite a les trois sénateurs auxquels elle s’attendait. » Soit un de moins que sous la précédente mandature. L’une des victimes de cette division, c’est Paul Vidal, en troisième position sur la liste de François- Noël Buffet et donc resté sur la touche… au profit d’Étienne Blanc qu’il n’a pas manqué d’égratigner sur les réseaux sociaux : « J’ai perdu grâce à la division. Merci à ceux qui m’ont soutenu. Pour les autres le bal des faux- culs est terminé. Merci à chacun de vous y retrouver. » « Je suis convaincu qu’avec deux listes, nous avons remporté plus de voix que si nous n’en avions eu qu’une seule, se défend l’intéressé. Est- ce que si je n’avais pas une élue du Beaujolais sur ma liste, nous aurions eu autant de voix dans le Beaujolais ? »

Cumul. Le poste de sénateur étant incompatib­le avec des fonctions exécutives locales, Étienne Blanc devrait quitter la 1re vice- présidence du conseil régional. Se posera alors la question de sa succession, à six mois des élections. Quant à Thomas Dossus, il quittera son mandat métropolit­ain après le conseil du 5 octobre et sera numériquem­ent remplacé rue du Lac par l’adjoint à la Sécurité de Grégory Doucet, Mohamed Chihi.

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Alliés jusqu’au mois de juin, puis rivaux en septembre : Étienne Blanc et François- Noël Buffet partageron­t le même groupe parlementa­ire au Sénat.

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