La Tribune de Lyon

L’escapade. Le parc Blandan fait fort

- CAROLINE SICARD

En attendant de pouvoir remettre vos chaussures de randonnée pour explorer des sentiers au- delà d’un rayon d’un kilomètre autour de chez vous, Tribune de Lyon vous propose de découvrir chaque semaine l’histoire d’un des parcs de la métropole.

C’est sûrement le parc de Lyon qui possède la plus riche histoire. Bien avant de se transforme­r en aire de jeux et promenade pour les familles, le parc Blandan était l’une des places militaires stratégiqu­es de Lyon, et ce, dès l’époque gallo- romaine. Au IIe siècle, le lieu constitue une place tactique, à la croisée d’anciennes voies romaines, dont celle qui reliait Vienne à Lyon. Témoignage de cette époque, un médaillon incrusté dans la cour du château de La Motte représente l’empereur Commode ( on évitera tout jeu de mots incommode), fils de Marc Aurèle. Au fil des années, le lieu confirme sa place de choix, avec l’édificatio­n au XVe siècle d’un château sur une motte de terre qui assure alors une bonne visibilité alentour. Par pure logique — et parce que les communican­ts n’existaient pas encore —, l’édifice prend le nom de château de La Motte. Grâce à sa position privilégié­e sur la route reliant Lyon aux Alpes et à l’Italie, il accueille plusieurs personnali­tés royales à faire frétiller Stéphane Bern. Marie de Médicis y séjourna ainsi deux fois : une première en décembre 1600 pour son mariage avec Henri IV — qu’elle rencontra à Lyon après avoir été mariée par procuratio­n à Florence ; une seconde en 1622, avec sa belle- fille Anne d’Autriche pour y accueillir, avec des préparatif­s fastueux, Louis XIII de retour du siège de Montpellie­r.

Au XIXe siècle, après avoir été un temps occupé par une communauté religieuse, le château de La Motte change de fonction. Louis- Philippe décide de construire un vaste ensemble de fortificat­ions autour de Lyon. Le château est alors englobé dans les fortificat­ions et devient voisin d’une caserne. Cette dernière peut accueillir jusqu’à 1 190 hommes et devient la troisième plus grande caserne de Lyon. Après la Première Guerre mondiale, une cité militaire y fut construite. L’armée quitta définitive­ment les lieux en 1999, laissant la place à la police nationale, avant que la Métropole rachète le fort pour le transforme­r en espace de loisirs.

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En 1942, le fort de La Motte ( aussi écrit Lamothe) prend le nom de caserne Sergent- Blandan à l’occasion du centenaire de la mort du sergent Jean- Pierre Blandan. Celui- ci perdit la vie à 23 ans en Algérie, après avoir résisté jusqu’au bout face à 300 cavaliers arabes alors qu’il acheminait du courrier entre deux camps.
Honneur au sergent Blandan. En 1942, le fort de La Motte ( aussi écrit Lamothe) prend le nom de caserne Sergent- Blandan à l’occasion du centenaire de la mort du sergent Jean- Pierre Blandan. Celui- ci perdit la vie à 23 ans en Algérie, après avoir résisté jusqu’au bout face à 300 cavaliers arabes alors qu’il acheminait du courrier entre deux camps.

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