Mon déjeuner avec Vincent Carry
Nous avions pris rendez- vous avec Vincent Carry début décembre pour fin janvier, tablant sur la réouverture des restaurants le 20 janvier pour nous retrouver chez Heat, le food hall de Confluence, l’un des nombreux projets gérés par Arty Farty. Mais comme rien ne se passe comme prévu depuis un an, nous avons dû nous replier juste à côté, dans les bureaux du boss des Nuits Sonores, installés dans l’incubateur de start- up Hôtel 71, encore un autre projet de l’hydre Arty Farty. Si le menu composé d’une salade était frugal, la discussion, elle, a été riche. Se considérant comme un citoyen engagé, Vincent Carry se fait le chantre du changement des politiques culturelles sur le long terme avec le Manifeste des indépendants qui fait de la jeunesse sa priorité. S’il concède faire du lobbying auprès des élus à la culture, le Lyonnais balaie d’un revers de main les rumeurs qui ont longtemps couru dans Lyon sur ses appétits politiques : « Je n’ai jamais été candidat et je ne le serai jamais » , lance celui qui confie avoir toujours été proche des élus socialistes et écologistes. Il a d’ailleurs invité ce mois- ci le nouveau maire de Lyon à un concert privé de sortie de résidence au Sucre.
Branché noctambule. Toujours dans l’innovation, Vincent Carry a été à l’origine des projets parmi les plus cool de Lyon : Nuits Sonores bien sûr, mais aussi Le Sucre, club électro perché sur le toit de La Sucrière, et plus récemment le food hall Heat, l’incubateur de projets culturels Hôtel 71 ou encore Sanguin !, une nouvelle cave à vin. À presque
« 50 piges » , il est aujourd’hui à la tête d’un écosystème diversifié qui lui permet de garder un minimum d’activités même si la majorité de ses structures sont tournées vers l’accueil du public. S’il refuse de se plaindre de la situation, considérant qu’il y a plus grave, bien entendu la vie culturelle lui manque : « Notre but, c’est de faire sortir les gens, on n’est pas les apôtres du cocooning. »