Transports.
Pont de Vernaison : le grand fossé
Le petit bruit qui montait au cours des jours précédant la Programmation pluriannuelle d’investissement ( PPI) s’est mué en grondement… Il a surgi d’un fossé qui s’est peu à peu creusé entre les élus du Sud lyonnais et l’exécutif métropolitain autour du pont de Vernaison.
Car l’ouvrage est fragile, surveillé en permanence par des capteurs depuis 2020. Les camions de plus de 3,5 tonnes y sont d’ailleurs proscrits et la création d’une passerelle d’urgence avait été mise à l’étude sous le mandat précédent. Le projet d’un nouveau pont, 200 mètres plus au sud, avait même était lancé. Mais ça, c’était avant…
Lors des débats sur la PPI de la Métropole, le vice- président Kohlhaas a certes maintenu les crédits pour la solution provisoire, même si « l’usure du pont s’est ralentie avec le passage des poids lourds ailleurs » , assurait- il. En revanche, point de nouveau pont à l’ordre du jour et rien des 60 millions d’euros qu’il aurait coûté. La Métropole justifie sa décision en expliquant que l’État porte lui- même un tel projet entre Loire- sur- Rhône et Vernaison. Consciente de la vétusté du pont actuel, la Métropole envisagerait par contre sa mise à sens unique dans la direction est- ouest. « Cette idée a provoqué notre stupeur » , a attaqué d’emblée le maire de Vernaison Julien Vuillemard mardi, lors d’un point presse au pied de l’ouvrage. 19 élus du Sud lyonnais ( Vallée du
Garon, pays de l’Ozon, conférence territoriale des maires Lônes et Coteaux du Rhône) ont cosigné un courrier pour Bruno Bernard et vont lancer pétition et collectif. « Nous avons 12 000 pendulaires chaque jour dans les deux sens, comment fait- on ? » , reprenait l’élu. « Les seules alternatives sont les ponts de Pierre- Bénite et Givors, à plus de 5 km. Aucune ligne de transport ne relie les deux rives. On ne peut pas prôner les transports en commun et culpabiliser les voitures sans solution alternative » , appuie Jean- Luc Da Passano. « Le projet de l’État n’aurait pas le même usage » , reprenait le maire de Grigny Xavier Odo. D’où cet appel à l’exécutif métropolitain à réintégrer le pont au budget. Faute de quoi, ils proposent de tester le sens unique un prochain matin « à la hussarde » , à titre d’exemple punitif.