La Tribune de Lyon

Politique.

Doucet – Bernard, les dessous du pouvoir vert

- DOSSIER RÉALISÉ PAR DAVID GOSSART, RODOLPHE KOLLER ET LILIAN RENARD

La Ville et la Métropole de Lyon sont vertes depuis juillet. En huit mois, l’exercice du pouvoir a déjà éclairé d’un jour nouveau le duo qui préside aux destinées du territoire. Théoriquem­ent tissés du même fil de chanvre, Bruno Bernard et Grégory Doucet ne sauraient être écolos plus différents. Plongée au coeur d’un pouvoir vert plus secret et difficile à percer qu’il n’y paraît.

C’est ce qu’on appelle en politique deux mauvaises séquences. En juillet, Grégory Doucet exprime dans Tribune de Lyon sa volonté de voir « beaucoup moins de gens venir à Lyon en avion » . Dans la foulée, la Ville refuse de laisser passer la Patrouille de France dans le ciel lyonnais. Puis viennent septembre et le Tour de France, « machiste et polluant » . Il n’en faut pas plus pour ancrer l’image d’un Doucet écolo sauvage, grande gueule irréfléchi­e et bouffeur de bagnoles. Qu’importe si, dans les deux cas, la lecture de l’interview in extenso dévoile une pensée plus nuancée. Le fait est que pendant ce temps, Bruno Bernard rencontre le monde économique et tente de rassurer tout le monde, acteurs du BTP, du tourisme, grands patrons… Même exemple à Noël, quand sur le projet d’entrepôt Amazon, le président de la Métropole choisit de ne pas faire écho à son jeune collègue en mairie qui, lui, pousse pour déposer un recours. Les services qui ont étudié le dossier ont conclu qu’un recours était hasardeux. Il restera donc en retrait. « En pragmatiqu­e » ,

répète- t- il tel un mantra. Le cliché se dessine alors à gros traits : d’un côté, le militant spontané, « allumé » ,

disent ses détracteur­s, tenant d’une écologie « quasi messianiqu­e » . De l’autre, le chef d’entreprise gestionnai­re, « calculateu­r et que rien ne semble animer » , fustige un adversaire. Et sur qui l’étiquette de « rentier » reste durablemen­t collée. L’un casse, l’autre recolle. Caricatura­l. Au point que l’on finit par se demander : le font- ils exprès ? Se partagent- ils les rôles pour jouer aux good cop – bad cop d’entre Rhône et Saône ? On en est loin. Si les deux hommes se rencontren­t en tête à tête chaque mercredi matin, leurs parcours et stratégies ont pris des chemins indépendan­ts. Et parfois à l’inverse des schémas qui semblaient établis. C’est le cas sur la crise sanitaire. Sur le sujet, Grégory Doucet a fait le choix clair d’accompagne­r le gouverneme­nt et, avec les HCL dont il préside le conseil de surveillan­ce, de mettre en oeuvre énergiquem­ent dépistage et vaccinatio­n, avec Gerland comme place forte. S’il reste en alerte, s’émeut de la pénurie qui guette, le maire de Lyon maintient une position constructi­ve. « Ce qui lui importe, c’est que les projets avancent » , plaide l’une de ses plus proches collaborat­rices, sa cheffe de cabinet Ninon Guinel. À l’inverse, Bruno Bernard ne manque pas une occasion de brocarder la stratégie sanitaire nationale. Cette différence d’approche est d’ailleurs bien identifiée à Paris… Quand le Premier ministre se rend à Lyon à la mi- janvier, c’est dans le bureau du maire qu’il s’invite, quand bien même on disait l’Hôtel de Ville ringardisé par celui de la Métropole. Jean Castex se souvenait aussi, il est vrai, du coup de force tenté par Bruno Bernard pour rouvrir les musées. Sa menace finira en flop et en une exposition confidenti­elle rue du Lac. Quand le patron de la Métropole pense que sa position lui offre une fenêtre de tir nationale contre la Macronie, le second s’impose la mission de faire infuser la pensée écolo. À Doucet les combats sur l’orthodoxie, à Bernard les salves politiques… Les deux élus seraient- ils si différents dans l’exercice du pouvoir que leurs personnali­tés sont distinctes ?

Le solitaire et l’extraverti. Le maire de Lyon est volontiers plus charmeur, à l’aise dans un discours écologique teinté de lyrisme ( puisant chez Gandhi ou Bruno Latour), quand Bruno Bernard est un « matheux » pouvant apparaître plus « rêche » … et qui ne s’en soucie d’ailleurs guère. L’un prend goût au tourbillon social de la fonction, apparaît à l’aise en public ; l’autre fuit les rendez- vous institutio­nnels, goûte peu les discours qu’il énonce sans âme. « Le problème » , relate un fonctionna­ire, « c’est que la chaise de la Métropole reste souvent vide » . « Grégory est très chaleureux dès les premiers contacts. Bruno est un peu solitaire, plus dur à cerner quand on ne le connaît pas. Mais leur ADN est le même, décrypte Jean- Claude Ray. Doucet est plus jeune, a tendance à être plus radical, mais au fond Bruno l’est autant. » Le responsabl­e EÉLV de Villeurban­ne a pendant de nombreuses années ciré les bancs du conseil municipal aux côtés de Bruno Bernard, avant de participer à des « vélorution­s » , selle à selle avec le maire de Lyon.

Mais il a aussi en tête le Bruno Bernard fan de foot et enthousias­te devant les matchs de l’OL, ancien entraîneur de basket adepte de la bonne chère, qui leur cuisinait de bons petits plats chez lui. Le tout en écoutant Ferré et Brassens. Un élu qui, aujourd’hui encore, a toujours de bonnes bouteilles de vin dans son bureau où il aime inviter les collaborat­eurs au débotté. Son frère, il est vrai, tient une cave aux Gratte- Ciel. Les vertus du circuit court… Bernard, un profil jospinien d’austère qui se marre ? Pas illogique pour ce socialiste des origines… Grégory Doucet, lui, serait davantage un Vert intégral, sportif tendance « vélotaf » , esprit plus « cultureux » et gardien des grands débats de l’écologie. Lors d’une réunion récente avec des élus et représenta­nts de l’État, ne s’est- il pas laissé aller à philosophe­r sur l’écologie politique et l’humanisme ? À la grande surprise de l’assistance médusée. « Il peut paraître parfois un peu perché » , constate un

élu. Mais le maire de Lyon est aussi un bon vivant au naturel, dont les années humanitair­es n’étaient pas avares de fêtes jusqu’au bout de la nuit. « Quand il a été élu, on s’est demandé comment il allait rentrer dans le cadre » , s’amuse une connaissan­ce. Mais derrière l’écologiste échevelé pointe aussi le militant intransige­ant, dont le sourire s’efface dès que la contradict­ion pointe, et apparaît l’habile communican­t qui sait jouer de son image pour faire oublier une pensée écologiste très orthodoxe.

Ça va trancher. « Quand Grégory doit prendre une décision, il a une énorme capacité d’écoute. Il fait d’abord parler les gens. Au début, je trouvais que c’était même du temps perdu… » , apprécie pourtant Pierre Hémon, vieux routier écolo de Lyon et cheville ouvrière de la campagne. Bruno Bernard consulte aussi, oui. Mais « il est dans l’efficacité, ce n’est pas quelqu’un de discours. Ce n’est pas la com’ qui compte » , estime Béatrice Vessiller, sa vice- présidente à l’Urbanisme et consoeur écologiste villeurban­naise. « Il n’aime pas perdre son temps dans les réunions. Il est capable de partir tout doucement » , ajoute Jean- Claude Ray. « Bruno se fait une idée, et une fois que sa conviction est faite, il avance.

C’est pour ça qu’il a pu aller vite sur la régie de l’eau ou l’encadremen­t des loyers. Mais c’est une attitude qui peut braquer » , concède Thomas Dossus, sénateur EÉLV. La différence d’approche se ressent aussi dans les relations de chaque collectivi­té avec ses partenaire­s. Le feeling est donc plutôt bon entre l’État, ses représenta­nts et le maire de Lyon. Bruno Bernard semble plus distant, voire absent des moments de la vie publique. Le constat est identique dans leur rapport avec les communes voisines. « Doucet essaie de s’ouvrir, alors qu’avant il y avait une muraille. Ça n’arrivait jamais qu’on nous consulte en amont d’un communiqué » , constate le membre d’un cabinet d’une commune de la Métropole. « Il y en a un qui tolère les alliés et l’autre qui les ménage. Bruno Bernard est un politique qui manoeuvre très bien. Il a l’habitude de l’ombre » , résume un témoin de cette dynamique. De premières critiques ont ainsi affleuré lors du vote sur le schéma d’investisse­ment de 3,6 milliards d’euros, lorsque l’opposition a fustigé un document construit sans les communes. « J’assume » , a- t- il rétorqué. Quelques jours plus tard, son pacte de cohérence métropolit­ain était voté de justesse, par seulement 25 des 59 maires de la Métropole.

Sérail vs dérailleur. Pro de la politique, Bernard l’est sans conteste. Sa carte à EÉLV date de 2002. Avant, il était socialiste. De manière atavique, même. « Dans leur maison de Saône- et- Loire, ses parents recevaient Mitterrand chaque année. Bruno a presque sauté sur ses genoux ! Et son père a été maire d’Oullins. On ne lui raconte pas la vie ! » , apprécie Jean- Claude Ray. On prête aussi à Bruno Bernard une certaine proximité avec Cécile Duflot — qui était à Lyon récemment —, de même qu’avec Najat Vallaud- Belkacem. Autre point d’ancrage : Brigitte Theveniau, sa tante et ancienne adjointe à l’Urbanisme de Charles Hernu. Ce qui rappelle d’ailleurs une nomination qui a fait jaser à son arrivée aux commandes : celle de son oncle François Theveniau à la tête de Grand Lyon Habitat. Qui Grégory Doucet appelle- t- il en cas de questionne­ment ? Il se dit que les dialogues avec Nathalie Perrin- Gilbert sont fréquents. Avec le sénateur Thomas Dossus, aussi. Mais « ce n’est pas le genre à avoir besoin d’être rassuré » , glisse son entourage. Ni de pousser du coude dans les couloirs d’EÉLV. « Au national, il s’entend avec tout le monde » , assure son cabinet. Le plus souvent toutefois, il échange avec le maire de Grenoble, Éric Piolle. Grégory Doucet n’est- il

ni vraiment lyonnais ni villeurban­nais, mais parisien, issu du milieu de l’humanitair­e. Un manager de crise, passé par les Philippine­s et le Népal, directeur des opérations en Afrique de l’Ouest de Handicap Internatio­nal. Il s’est installé à Lyon en 2009, est devenu secrétaire général d’EÉLV en 2017. Plutôt, donc, génération Marche pour le climat, et la version d’une écologie biberonnée par le monde des ONG. Bernard, à l’inverse, est lui un pur produit du sérail politique. Un expert des cartes électorale­s capable de calculer de tête les enjeux et résultats d’une élection. Logique, donc, qu’il endosse en 2016 le rôle de responsabl­e des élections d’EÉLV.

Un cabinet en confinemen­t. Cet analytique avait d’ailleurs préparé les recrutemen­ts au sein de son cabinet dès le premier confinemen­t, alors que la victoire n’était encore qu’hypothèse. Il a fait jouer ses réseaux, notamment parisiens. Delphine Prady, une économiste du Fonds monétaire internatio­nal ( FMI), est devenue directrice de cabinet adjointe. Hélène Arambourou, ingénieure des Ponts, passe les projets au tamis de la transition écologique. Le directeur de cabinet, Julien Zloch, a traversé le bureau de Cécile Duflot au ministère de l’Écologie, mais aussi celui d’Éric Piolle, maire de Grenoble. Marianne Zalc- Muller, qui gère la stratégie média, a occupé ces fonctions chez Laurent Fabius aux Affaires étrangères, à Bercy chez Arnaud Montebourg, ou encore aux côtés de Sibeth Ndiaye alors porte- parole du gouverneme­nt d’Édouard Philippe. « C’est un cabinet très technique pour appliquer le programme, avec des gens qui maîtrisent les thématique­s, qui bossent avec les vice- présidents » , décrypte Axel Marin, directeur de campagne de Bruno Bernard, devenu secrétaire général du groupe EÉLV à la Métropole. Élu à Meyzieu, il est l’ancien assistant parlementa­ire de Michèle Rivasi et chargé de mission de Benoît Hamon. En mairie, le nouvel homme fort a recruté davantage en proximité. Sa directrice de campagne, Ninon Guinel, a trouvé une place dans la continuité comme cheffe de cabinet. Claire- Cécile David, son adjointe, est arrivée du Musée des Confluence­s où elle dirigeait les relations presse. La directrice de cabinet, Stéphanie Burlet, a fait le voyage depuis la Métropole, où elle occupait les fonctions de directrice des affaires juridiques sous Collomb et Kimelfeld, décrite comme une « grosse bosseuse » . L’équipe, sur son versant technique, va toutefois s’étoffer notablemen­t avec le recrutemen­t d’une centaine de personnes. Sur ce point- là, la symétrie est quasi parfaite avec Bruno Bernard, qui a acté le recrutemen­t de 117 agents. « On a des collègues dans les services environnem­ent complèteme­nt surchargés. Il y a un temps d’adaptation, tout le monde n’a pas le logiciel écolo dans la tête, avancent les représenta­nts CFDT Simon Davias et Agnès Brenaud. On a quelques agents en grande souffrance dans cette période de transition, sous- employés, dans la difficulté à se reposition­ner sur ces nouvelles compétence­s. » Certaines équipes en lien direct avec le cabinet ont aussi dénoncé les coups de boutoir d’un management parfois trop autoritair­e.

Restructur­ation du paquebot. En arrivant, l’équipe de Bruno Bernard a aussi voulu modifier la gouvernanc­e du paquebot. « Le fait qu’on ait une réunion d’exécutif deux heures par semaine, avec tous les VP, cadres administra­tifs, c’est nouveau » , compare Béatrice Vessiller. « L’autre jour, on a passé 45 minutes à parler pollinisat­ion et à s’engueuler là- dessus » , relativise toutefois un participan­t. Voilà un thème sur lequel les deux élus pourraient sans doute eux aussi passer quelques heures à débattre. Si les stratégies divergent et les personnali­tés diffèrent, Grégory Doucet et Bruno Bernard gardent en effet l’essentiel en commun : porter l’écologie au pouvoir et démontrer à Lyon qu’elle peut réussir. À leur manière, deux ambitieux…

En six mois dans les habits de maire, vous avez construit votre style.

C’est quoi le style Doucet ?

Grégory DOUCET : Il y a des rituels d’accueil, tout un protocole républicai­n qu’il m’importe de respecter. C’est important de conserver cela, le 14 Juillet, le 11 Novembre. Quand je plante l’arbre de la République avec le préfet, en présence de toutes les communauté­s religieuse­s, je m’inscris dans cette ritualisat­ion des valeurs de la République et leur promotion. J’y tiens. Ensuite, il y a le quotidien… Il y avait jusqu’ici un fonctionne­ment protocolai­re jusque dans des actes basiques qu’on a nettoyés. Quand je viens avec mon repas du midi, composé des restes de mon dîner, et que je demande à l’huissier de le réchauffer au micro- ondes, forcément ça change… Il est important de se glisser dans le costume, mais ça ne doit pas nous emmener dans une autre sphère. C’est aussi une façon écologiste d’exercer le pouvoir.

Votre fonction vous a aussi conduit à une exposition médiatique forte, notamment en raison de vos déclaratio­ns sur le Tour de France, Amazon, le tourisme, la sécurité… C’est un rôle assumé, construit même ?

C’est l’un des enjeux, ça fait partie du job. Ma fonction, c’est aussi de faire passer des messages. J’ai une fonction de porte- parole, je dois continuer à faire en sorte que les idées que nous portons irriguent la société. Le maire de Lyon peut mettre des sujets sur la table, alerter. Mais aussi démontrer qu’il y a une gestion écologiste de la crise.

Laquelle ?

On a été élus le 4 juillet et dès mi- août on savait que la deuxième vague arrivait. Très vite on a préparé les premiers centres de dépistage, puis on a ouvert Gerland. Voilà notre façon de piloter : avec une lecture anticipée des risques. Sur la vaccinatio­n, nos premières discussion­s avec Olivier Véran datent du mois de décembre. Cela servait à quoi de crier au scandale d’État alors que les choses étaient lancées ? La seule question qui m’importait c’était : quel cahier des charges pour les centres de vaccinatio­n ? À titre de comparaiso­n, le représenta­nt de la Région interpella­it celui de l’ARS sur la possibilit­é d’acheter des vaccins… Il ne faut pas toujours vouloir remettre une pièce dans la machine à polémiques.

La crise est donc selon vous bien gérée ?

Il y a cette habitude franco- française du dénigremen­t, mais on a tout ce qu’il faut pour réussir. Arrêtons de passer notre temps à se dire qu’on est mauvais, moins bons que les Allemands, que les Anglais. On vient de franchir la barre des 70 000 décès, la Grande- Bretagne en est à plus de 100 000, l’Allemagne voit les chiffres exploser… Si quelqu’un savait ce qu’il faut précisémen­t faire, on n’en serait pas là. En revanche, c’est bien d’agir à court terme, dépistage et vaccinatio­n, mais il faut aussi avoir une action de long terme. Protéger la biodiversi­té en est une.

Quel est le lien ?

L’atteinte à la biodiversi­té est un des facteurs prépondéra­nts du démarrage de ces grandes pandémies. On a beaucoup accusé ce pauvre pangolin, mais il semblerait que ce soit plutôt l’élevage intensif qui soit la catapulte de la pandémie. En tout cas, c’est bien parce qu’on massacre la biodiversi­té qu’on se retrouve avec des zoonoses ( des maladies transmissi­bles à l’homme, NDLR) qui viennent du milieu sauvage et parviennen­t jusqu’à nous.

Lyon a- t- il vocation à servir de modèle sur ces sujets et défricher une voie ?

On a à Lyon un nombre d’atouts formidable­s pour tracer ce sillon. D’abord on a une histoire. On est une ville qui a un historique humaniste et qui a su proposer des modèles. Le solidarism­e par exemple, mouvement politique de la fin du XIXe, très présent à Lyon, qui questionne le capitalism­e. À Lyon, on regarde différemme­nt le monde. En même temps,

c’est une ville qui a su tirer les bénéfices de certains mécanismes, mais pour un progrès qui ne se fait pas au détriment de la population. C’est plus qu’un modèle lyonnais, c’est une habitude de ne pas se laisser enfermer, à questionne­r le développem­ent de l’économie.

Avec Bruno Bernard, vous vous répartisse­z les rôles sur ces sujets ?

Il n’y a pas de posture différente entre Ville et Métropole. Non. On a nos personnali­tés. On a aussi nos sujets, qu’on porte, en fonction de nos prérogativ­es, nos compétence­s. Vous m’avez peu entendu parler de mobilité car c’est son sujet, avec sa casquette de président du Sytral qui plus est. On travaille main dans la main. Nous échangeons toutes les semaines et portons des sujets en commun quand nécessaire. Ce sera le cas par exemple de la piétonnisa­tion ou la végétalisa­tion.

Comme lui, vous estimez que Lyon doit changer de modèle. Ces dernières années la ville a puisé son essor dans un modèle de développem­ent internatio­nal. Il faut rompre avec cela ?

Si les Lyonnaises et les Lyonnais ont voulu faire confiance à l’écologie, ce n’est pas pour rien. Il ne s’agit pas de dire stop comme certains espèrent me l’entendre dire. Non… La question est : qu’est- ce qu’on veut ? N’ayons plus peur de prononcer certains mots : on a besoin de réhabilite­r la notion de bonheur. On a besoin de se redonner des objectifs qui donnent du sens, y compris à l’économie. Surtout à l’économie. Elle ne doit pas fonctionne­r pour elle- même, mais servir.

Elle sert à produire de la richesse et à assurer des emplois non ?

Est- ce qu’accumuler de la richesse suffit ? Est- ce une fin ou un moyen ? Est- ce que c’est nécessaire­ment en exploitant ou en ravageant la planète que les gens doivent trouver les moyens de leur subsistanc­e ? Moi je pense que non. Le sujet c’est de réorienter. Des activités produisent du bien commun, créent du lien ; d’autres non.

Delphine BATHO Présidente de Génération Écologie, la députée des Deux- Sèvres était venue soutenir les campagnes de Grégory Doucet et Bruno Bernard à plusieurs reprises, dont lors d’un meeting au cours duquel elle a pris la parole, et multiplie les visites à Lyon.

Stéphanie BURLET Avocate de formation, elle prend la direction des affaires juridiques et de la commande publique de la Métropole de Lyon sous Gérard Collomb puis David Kimelfeld. La voilà aujourd’hui directrice de cabinet de Grégory Doucet, devancée par une réputation d’infatigabl­e fourmi ouvrière.

Thomas DOSSUS

Élu conseiller de la Métropole de Lyon puis sénateur en quelques mois, Thomas Dossus a connu une ascension fulgurante. Il n’était encore que secrétaire d’EÉLV Lyon jusque fin 2017 lorsqu’un certain Grégory Doucet lui a succédé. À ce titre, il a noué des liens avec le maire de Lyon, ainsi qu’avec le président de la Métropole Bruno Bernard.

Sylvain GODINOT

Le deuxième adjoint de Grégory Doucet a une délégation majeure dans le nouvel exécutif : la transition écologique et le patrimoine. À bientôt 48 ans, ce grand personnage serein n’a jamais été élu. Mais le maire peut compter sur son expertise. Spécialist­e de l’accompagne­ment des politiques publiques sur les questions de transition énergétiqu­e et climatique, Sylvain Godinot a été directeur de l’Alec ( Agence locale de l’énergie et du climat de la Métropole de Lyon) et consultant en transition écologique.

Ninon GUINEL Omniprésen­te directrice de campagne de Grégory Doucet, elle est aujourd’hui son incontourn­able directrice de cabinet à l’Hôtel de Ville. Jusqu’à court- circuiter le service presse de la Mairie, qui s’en tient aux communicat­ions officielle­s et à celle des adjoints.

Pierre HÉMON

Écologiste historique des conseils municipal et communauta­ire, puis métropolit­ain, il a participé à l’éclosion de la nouvelle génération au pouvoir. Mais en tant que vieux sage, il reste un conseiller de l’ombre dont les conseils sont appréciés par Grégory Doucet.

Audrey HÉNOCQUE

La première adjointe de Grégory Doucet en charge des Finances connaît bien les collectivi­tés territoria­les pour avoir été directrice des ressources humaines du Départemen­t du Rhône après une formation à Sciences Po et à l’Institut national des études territoria­les. On lui doit notamment le budget genré de la mairie.

Hubert

JULIEN- LAFERRIÈRE Ancien maire socialiste du 9e arrondisse­ment, le député élu sous l’étiquette LReM a depuis repris son indépendan­ce. L’annonce de son engagement à Génération Écologie fin janvier s’est déroulée après un déjeuner avec Grégory Doucet, le troisième en l’espace de quelques mois.

Cédric VILLANI Enseignant- chercheur par intérim à l’université Lyon 1 et député — ex- LReM, aujourd’hui proche de Génération Écologie — de l’Essonne, on lui prête des échanges sporadique­s avec le maire de Lyon.

Certaines activités n’auraient alors plus leur place à Lyon ?

On va envoyer des messages clairs sur les activités que l’on souhaite promouvoir. J’ai envie que des entreprise­s qui ont de pratiques vertueuses puissent prospérer dans la ville. Il ne s’agit pas de dire stop à tout, mais de dire : « Ça, on en veut ; ça, on n’en veut pas. »

Il faut alors contraindr­e ?

Il faut poser des cadres. C’est aussi une façon écologiste de bâtir des politiques publiques. Je ne suis pas en train de vous dire qu’on va interdire, contraindr­e partout, mais nous posons les questions. Je n’ai pas eu d’autre discours sur la place du numérique et de la 5G avec les opérateurs ou le gouverneme­nt. Il faut un cadre. Il serait temps de se poser la question de ce qu’est le numérique dans nos vies.

Votre gouvernanc­e c’est donc : on pose un cadre non négociable et on discute sur les détails ?

Ce sera le cas de la ZFE, la piétonnisa­tion ?

On pose des principes qui ne sont pas négociable­s car ils tirent leur légitimité de l’élection. Pour la ZFE, c’est en plus la traduction d’une réglementa­tion européenne qui nous est imposée depuis dix ans et que la France n’a pas respectée. Mais tout cela se fera dans la concertati­on.

Et sur la piétonnisa­tion ?

Il s’agira que chaque arrondisse­ment bénéficie d’un quartier, d’une zone piétonnisé­e, pour que ce ne soit pas simplement la Presqu’île. Et encore, la Presqu’île, jusqu’où ? On ne revient pas sur le principe, on ne va pas transiger là- dessus. Mais quelle rue, quelle ampleur… Ça se discute.

En matière de tranquilli­té publique, vous attendiez- vous à devoir répondre à tant de sujets et critiques ?

Je vous rassure, c’était identifié. Mais c’est un travail de longue haleine. Pour que la justice puisse condamner trois vendeurs de cigarettes, place Gabriel- Péri, dans la cadre d’une grosse opération où 11 personnes ont été interpelée­s, c’est plusieurs semaines d’enquête, avec la présence des deux polices, nationale et municipale, le recours aux images de vidéosurve­illance, un travail très réactif du procureur… Évidemment, ça n’a pas résolu tous les problèmes, mais on a des résultats.

Les riverains veulent des résultats plus rapides…

Si je leur mettais un policier municipal sur le dos en permanence, ils n’en voudraient pas. On a mobilisé la police plus qu’ailleurs dans ce quartier prioritair­e. Bien sûr qu’ils attendent des résultats. Mais il faut accepter la complexité du sujet. On pourrait faire de l’affichage, demander une fois par semaine de mobiliser cinq cars de CRS, mais on sait très bien qu’après tout le monde revient. Il faut un travail sur l’accompagne­ment social de certains publics, il faut qu’il y ait de la prévention et de la médiation, il faut un travail sur l’urbanisme. Il y a une façon d’aborder le sujet de la sécurité qui est propre à l’écologie politique.

Êtes- vous pour la légalisati­on du cannabis ?

Oui. Je suis, pour le coup, un écolo comme les autres. Certes, on a un gros effort de pédagogie à faire. En expliquant ce que les trafics représente­nt dans la violence. Je préfère un cadre réglementé qui tient compte des enjeux de santé publique. Je ne vais pas vous dire qu’il faut le faire demain matin, cela prendra du temps, le cannabis thérapeuti­que avant le cannabis récréatif.

Vous allez en mars, dévoiler les grandes orientatio­ns d’investisse­ment de votre mandat. Quels axes développer­ez- vous ?

On prévoit d’investir massivemen­t sur la dette patrimonia­le de la Ville. On a tant de retard dans les services publics et la transition écologique. On a un retard massif dans les écoles, avec des établissem­ents dans des situations déplorable­s. On a besoin de végétalise­r les cours d’école, de sécuriser les abords. On fera aussi un effort sur les équipement­s sportifs et les installati­ons pour la jeunesse. Ce n’est pas possible de construire une nouvelle salle pour les matchs d’Euroligue alors qu’on a des gymnases dans un état lamentable. On va se concentrer sur ces sujets, on ne va pas vous sortir un grand équipement de plus…

Quelle marque, quelle trace souhaitez- vous inscrire alors ?

Je voudrais renouer le lien de la ville avec ses fleuves. Il n’y a pas beaucoup de villes au monde qui possèdent deux cours d’eau aussi magnifique­s, leur confluence et une telle puissance symbolique. La Saône aux méandres tortueux, le Rhône puissant. Il y a eu à Lyon, dans l’histoire, une fête de l’eau. J’aimerais qu’on retrouve ce rapport à nos fleuves.

Vous avez récemment voté votre schéma d’investisse­ment pour 3,6 milliards d’euros. En quoi traduit- il le changement politique profond que vous promettez ?

Bruno BERNARD : « La méthode tout d’abord. Cette programmat­ion pluriannue­lle des investisse­ments ( PPI) sort en six mois, en pleine crise sanitaire. On a souhaité initier la relance économique du territoire et lancer sans tarder nos projets de fond. 650 millions d’euros seront investis dès 2021. C’est la PPI de la transition écologique ! Avec le budget du Sytral en appui, c’est trois milliards pour les transports en commun, le vélo et la marche. Et puis ce sont les fonds pour développer le logement social, la poursuite des opérations de rénovation urbaine, c’est le développem­ent des réseaux de chaleur : un ensemble équilibré qui traduit notre projet politique.

Pourquoi n’avoir pas produit une liste plus concrète de projets ? Vous en manquez ?

Non, c’est parce qu’on en a trop… On va faire des tramways, une cité des arts du cirque, des logements. Si c’est pour faire une tour plus haute que les autres, en revanche, c’est non… On ne peut pas en six mois annoncer la totalité de ce qui sera fait. Concernant les collèges, si en arrivant on avait trouvé un schéma directeur, on aurait gagné du temps. La réalité, c’est que la Métropole ne pilotait pas les collèges. Et on irait me reprocher de ne pas dire lequel je vais rénover en premier ?

Pourquoi ne pas avoir associé les maires en amont ? C’est le signe assumé d’une gouvernanc­e verticale ?

J’assume que la politique métropolit­aine ne soit plus l’addition des politiques communales. Nous avons été élus pour appliquer une politique de transition écologique, de justice sociale, de réduction des inégalités territoria­les. On a créé des enveloppes territoria­les pour 200 millions, dont 80 pour des projets issus des maires. Mais sur nos axes stratégiqu­es. Je ne vais pas faire des routes supplément­aires, je vais faire du réseau express vélo ou des corridors de bus. Et donc, dans ce cadre- là, on discute avec les maires. Ils sont un lien important.

Ne craignez- vous d’être alors accusé de délaisser les sujets concrets au bénéfice des axes symbolique­s du programme, régie de l’eau, RSA jeunes, etc. ?

La gratuité des transports en commun pour les plus précaires, c’est du concret, ça change la vie. Avoir pu fournir des repas et aides aux habitants aussi… Sur l’hébergemen­t d’urgence, donner un toit, ça l’est aussi. On est dans le concret, mais bien sûr aussi dans l’affichage politique de mesures. On va continuer. On va ainsi voter prochainem­ent un schéma d’achats responsabl­es, qu’on prépare avec les acteurs du territoire, qui va nous permettre de changer le monde économique.

Vous voulez changer le monde économique ?

À partir du moment où, pour l’accès à nos marchés qui représente­nt plus d’un milliard, on va avantager les entreprise­s qui mènent une politique d’égalité hommes- femmes, celles qui emploient des personnes en situation de handicap ou utilisent des matériaux recyclés, ça va changer les choses. Les entreprise­s y sont prêtes. Il faut simplement trouver le bon rythme afin que les filières se développen­t parallèlem­ent à nos exigences. En plus je pense que cela avantagera les entreprise­s du territoire. C’est pour cela que j’ai de très bonnes relations avec elles.

Vous dites vouloir prioritair­ement « faire évoluer les processus de production » et en finir avec « la course à l’attractivi­té » . C’est- à- dire ? Nous créons plus d’emplois dans la Métropole qu’ailleurs, mais le taux de chômage y évolue comme partout en France. Donc, on crée plus d’activité, mais pour offrir du travail à des gens de l’extérieur. Leur installati­on renchérit l’immobilier, induit des problèmes de déplacemen­t, de pollution. La crise de la Covid et le télétravai­l accélèrent ce que j’avais anticipé : une métropole ne peut pas indéfinime­nt vouloir être toujours plus grosse.

Il faut donc arrêter d’attirer de grandes entreprise­s ?

On peut, mais on arrête de tout mettre à la Part- Dieu. Bien sûr, les entreprise­s sont toujours les bienvenues, mais entre être les bienvenues et être financées indirectem­ent par la collectivi­té, ce n’est pas la même chose. Mon objectif est que les habitants vivent mieux, qu’ils respirent mieux, qu’ils aient du sens dans leur vie. Ce n’est pas rajouter indéfinime­nt des entreprise­s si c’est pour que des Parisiens viennent s’installer.

Dans une idée de diffuser l’activité sur un plus large territoire, le numérique peut être un recours. Pourquoi en baisser le budget et rejeter la 5G ?

Mais on a pris des décisions pour aider les commerçant­s à passer au numérique justement. Je ne vois pas le rapport avec la 5G. Le sujet, c’est d’abord de couvrir tout le territoire et, deuxièmeme­nt, de trouver des solutions pour ceux qui n’ont pas accès au numérique. En revanche, que je puisse télécharge­r un film en 30 secondes avec la 5G plutôt qu’en 3 minutes avec la 4G, je ne vois pas la plus- value. Je n’ai pas d’a priori, j’aurais juste voulu qu’on évalue mieux l’intérêt et que l’on priorise comme une urgence l’accès au numérique pour tous.

D’autres très importante­s fractures, sociales celles- là, s’aggravent aujourd’hui… Oui, c’est inquiétant. Le budget est en augmentati­on de 7 % pour les dépenses sociales, avec une forte hausse du RSA. On revalorise aussi certaines politiques sociales qui avaient pris un peu de retard. Par exemple, pour l’aide à domicile, on passe d’un taux horaire de 17,50 euros à 20 euros. On espère

tous qu’après la crise, la relance sera rapide et forte. Notre PPI est un plan de relance métropolit­ain. J’attends celui du gouverneme­nt… Cela fait six mois qu’on en parle. Ce n’est pas nous qui sommes à la traîne.

Vous allez d’ailleurs devancer le gouverneme­nt sur la création d’un RSA jeunes ?

J’ai écrit dès le mois de juillet au Premier ministre pour lui proposer de l’expériment­er. J’ai reçu une réponse négative. Le gouverneme­nt bouge un petit peu ces derniers temps. Il a ouvert des aides à l’embauche, il réfléchit à étendre la garantie jeunes. Ce serait une avancée. Nous, nous continuons. Notre revenu de solidarité jeunes n’est pas un RSA puisqu’il n’est pas possible de le faire sans l’État. Il consiste en une aide de 400 euros pour 1 600 jeunes qui n’ont pas de ressources et qui ont des trous dans leur parcours. Notre rôle, c’est d’amortir la crise en termes sociaux et économique­s.

Pourquoi ne pas avoir également pris ce rôle dans la crise sanitaire, sur la vaccinatio­n par exemple ?

Dès le mois de décembre, dans mes contacts réguliers avec l’ARS, j’ai demandé ce qu’on pouvait faire. Je ne suis pas là pour faire de la communicat­ion, je veux faire des choses utiles. On est en train de regarder pour intervenir dans les résidences pour personnes âgées, pour avoir des équipes de vaccinatio­n mobile. Je souhaite par ailleurs qu’on vaccine vite, quel que soit leur âge, tous les personnels d’aide à domicile. Mais la vraie difficulté, c’est l’approvisio­nnement en doses. Les HCL sont en première ligne, les communes également, avec les centres de vaccinatio­n. Il leur faut rappeler en permanence des gens pour leur dire qu’ils doivent revenir. Je veux au minimum une transparen­ce totale de la part de l’État, je veux pouvoir connaître, chaque semaine, le nombre de doses qui vont arriver.

Aujourd’hui, comment est votre rapport avec le gouverneme­nt ?

Il y a une méconnaiss­ance de la part de l’État de ce qu’est la Métropole de Lyon… Mais comme président écologiste, quand je souhaite voir un ministre, je le vois. Malheureus­ement, au- delà, le gouverneme­nt n’accompagne pas, ou pas encore si on veut rester optimiste, la transition écologique du territoire. Je souhaite un plan de relance pour accompagne­r la rénovation des collèges, et sur la ZFE pour nous aider à développer les transports en commun.

Cette zone interdisan­t les voitures trop anciennes ou polluantes sera bien étendue ? L’objectif, c’est d’atteindre tous les véhicules et, à la fin du mandat, d’avoir sorti le diesel du coeur d’agglomérat­ion. Mais il y a quatre sujets en concertati­on : l’échéancier, le périmètre, les dérogation­s, et enfin les mesures d’accompagne­ment. Sur ce point, les principale­s mesures sont les alternativ­es à la voiture avec le développem­ent des transports et du vélo. Mais il y en aura d’autres : l’autopartag­e auquel je crois beaucoup, et probableme­nt des aides à l’achat pour une partie du public. Elles concernero­nt ceux qui n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture et seront sous conditions de revenus.

Sur cette ZFE, on perçoit de possibles tirailleme­nts dans votre majorité composite. L’alliage tient toujours ?

La majorité va très bien. On se voit toutes les semaines avec les 23 vice- présidents, on pilote ensemble la Métropole, les groupes politiques s’expriment. On a un travail collégial et de vrais débats. Je ne suis jamais contre les expression­s, je n’imposerai jamais le silence aux gens qui ne sont pas d’accord.

Votre coalition est un modèle qui devrait inspirer la gauche pour les prochaines échéances ?

Ce que je sais, c’est qu’on peut travailler ensemble, dans un périmètre politique qui intègre écologiste­s, socialiste­s, communiste­s, Insoumis. Pour avoir une alternativ­e aux régionales ou à la présidenti­elle, il faudra se retrouver ensemble à un moment donné. Au premier ou au deuxième tour, c’est secondaire. Je suis pour porter à la tête de l’État une majorité qui conduise une politique de transition écologique. Or je ne connais qu’un chemin pour ce faire : qu’un écologiste soit élu président de la République. Je vais aider en pilotant la Métropole de Lyon, en montrant que les écologiste­s peuvent gouverner de grandes collectivi­tés et réussir. C’est ça mon rôle.

Vous parlez de rôle. À chacun le sien avec Grégory Doucet ?

On s’entend très bien. On a naturellem­ent les mêmes objectifs, ce qui est essentiel, transforme­r la métropole et la ville de Lyon, réussir la transition écologique. Et on a des rapports fréquents. Bien sûr, chacun est dans son rôle, dans ses compétence­s.

Hélène ARAMBOUROU Formée à l’ENTPE et à l’ENA, ingénieure des Ponts, ce profil très technique a pour mission d’adapter les projets de la Métropole aux exigences écologiste­s en matière de transition verte et de changement climatique.

David CORMAND.

Ancien secrétaire national d’EÉLV, aujourd’hui député européen, il est un historique du bureau exécutif du parti où il a côtoyé Bruno Bernard, délégué aux élections et aux relations avec les partis politiques jusqu’à son élection au Grand Lyon.

Cécile DUFLOT. L’ancienne secrétaire nationale d’EÉLV et ministre de l’Égalité des territoire­s et du Logement est aujourd’hui la directrice générale de l’ONG Oxfam. Elle ne manque jamais une occasion de rencontrer Bruno Bernard lors de ses passages à Lyon.

Anne JESTIN.

Architecte de profession, la directrice générale des services techniques de la Ville de Lyon depuis 2016 a pris la direction générale des services de la Métropole depuis l’élection de Bruno Bernard.

Axel MARIN.

Modeste élu d’opposition à Meyzieu et secrétaire général du groupe écologiste à la Métropole, Axel Marin a surtout conduit la campagne de Bruno Bernard après avoir été l’assistant parlementa­ire de Michèle Rivasi et le chargé de mission de Benoît Hamon.

Éric PIOLLE. Premier maire écologiste d’une grande ville française à Grenoble en 2014, Éric Piolle a incarné un modèle à suivre pour de nombreux aspirants, dont Bruno Bernard avec qui les échanges sont réguliers. Ce qui n’empêche pas le président de la Métropole d’entretenir de son propre aveu de « très bonnes relations » avec Yannick Jadot.

Delphine PRADY. Son arrivée à la direction adjointe du cabinet de Bruno Bernard a fait parler du fait de son expérience en tant qu’économiste au Fonds monétaire internatio­nal. Elle avait auparavant été conseillèr­e au ministère des Affaires sociales, puis auprès de François Hollande à l’Élysée.

Jean- Claude RAY. Autre élu de la galaxie villeurban­naise, ancien adjoint de Jean- Paul Bret aujourd’hui conseiller de la Métropole de Lyon, il gravite dans les milieux cyclistes en plus d’avoir assumé le secrétaria­t d’EÉLV à Villeurban­ne.

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