La Tribune de Lyon

L’édito de Lilian Renard

- LILIAN RENARD RÉDACTEUR EN CHEF

L'écharpe tricolore, qu’elle flotte à gauche ou à droite, même portée de travers ou trop haut, ne devrait jamais servir de cible accrochée dans le dos d’un maire. Or les haines anonymes, qui griffent les murs ou salissent les réseaux sociaux, s’étalent toujours plus dangereuse­ment contre les élus de la République, souvent en des territoire­s que se disputent autorités politiques et activités illicites. Après le maire de Bron Jérémie Bréaud ( LR), celui de Grigny Xavier Odo ( LR) ou encore Olivier Berzane ( EÉLV) à Lyon 8e, c’est le maire de Rillieux, Alexandre Vincendet ( LR) qui a dû affronter des menaces de décapitati­on à la suite d’une polémique avec une associatio­n. Peu importe l’origine des controvers­es, la dureté des opposition­s ou les coups de menton d’élus dans la mêlée de débats inflammabl­es, sécurité ou laïcité, rien ne justifie ces appels au lynchage. De janvier à août 2020, l’associatio­n des maires de France avait dénombré 233 agressions contre des élus. La structure a même lancé une formation pour apprendre aux élus à gérer des administré­s agressifs, session encadrée par des négociateu­rs du GIGN… Dernière figure publique dans des quartiers qui en ont vu s’évanouir tant d’autres, le maire comme le prof se retrouve souvent seul en première ligne, sentinelle isolée de la République. Le pouvoir s’en était opportuném­ent souvenu lors de la crise des gilets jaunes, contraint d’appeler à la rescousse du Grand débat ces femmes et hommes ancrés dans un quotidien qui brûlait sur les rondspoint­s. Car ils sont toujours, parfois au risque de leur sécurité, les plus sûrs baromètres d’une société fragmentée.

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