La Tribune de Lyon

Le Rameau d’Or offre ses livres

- YANNIS BENZAID

La librairie vieille de près d’un siècle est enfin reconnue « essentiell­e » à la vie depuis le décret du 26 février dernier. Pour célébrer ce jour hautement symbolique, des livres de poche ont été disposés gratuiteme­nt devant le magasin, avec pour seule consigne de se servir. « Une occasion pour nous de remercier nos habitués qui n’ont jamais manqué au rendezvous malgré toutes les restrictio­ns » , explique Maya Soudan, la cogérante.

À l’en croire, cette success- story de 90 ans s’expliquera­it en partie par l’étroitesse du lieu : « La petitesse de la librairie garantit une aide personnali­sée à chacun de nos clients. »

Une cliente confirme : « Maya et Émilie [ Marandel] se souviennen­t de nos goûts ; grâce à ça, elles nous orientent vers un ouvrage qu’on est toujours sûr d’aimer ! » .

l est 9 h 30, Jérôme et Anto sirotent paisibleme­nt leur café sur la terrasse du Mac, le musée d’Art contempora­in, profitant des rayons généreux du soleil d’hiver. Les deux artistes ont été sélectionn­és dans le cadre de l’appel à projets lancé par le musée en novembre. Objectif : transforme­r l’ancien café du Mac en laboratoir­e de création. Tissus, peintures et sculptures ont ainsi remplacés couverts et tasses de café. Au total, ils sont cinq à se partager un espace de 150 m2, accueillan­t leurs multiples production­s. « C’est extraordin­aire de pouvoir travailler dans ces conditions » , s’enthousias­me Anto Cabraja. L’artiste, originaire de Bosnie- Herzégovin­e, semble ravi de pouvoir accueillir quelques visiteurs dans son espace de travail. Diplômé de l’académie des Beaux- Arts de Sarajevo, l’homme dédie son temps à la création de dessins. Son voisin de palier, Jérôme Lavenir, semble tout autant heureux d’être ici. « C’est un lieu agréable et lumineux, il y a une réelle émulation propre aux ateliers collectifs » , dit- il d’un air paisible.

IÉlan de générosité. L’initiative vient d’Isabelle Bertolotti, directrice du musée. Touchée par la situation difficile des artistes en ces temps de crise sanitaire, elle a voulu soutenir la création artistique en investissa­nt temporaire­ment l’ancien café du musée. « Nous voulions toucher un public vraiment large, qui n’a pas toujours accès aux aides » , précise Élise Vion- Delphin, chargée de communicat­ion. « Il y a une vraie dynamique de générosité dans ce contexte difficile. » La présence des artistes vient redonner un peu de vie au musée, fermé depuis novembre. « C’est vraiment frustrant car les exposition­s ont pu être accessible­s seulement trois semaines en octobre. Le public était au rendez- vous, nous avions mis en place toute une série de mesures sanitaires, il y avait une réelle demande... et nous avons dû fermer » , soupire Élise Vion- Delphin. Le musée n’a toujours pas de visibilité quant à une prochaine réouvertur­e. L’exposition sur l’effondreme­nt des Alpes doit commencer début mai. « On travaille activement dessus, on part du principe qu’elle aura lieu » , conclut la jeune femme. En attendant, le champ libre est laissé aux heureux élus de l’appel à projets qui occupent les lieux jusqu’à fin mars.

L’appel à projets pour la résidence d’artiste dans l’ancien café du musée a reçu plus de 50 candidatur­es, témoignant d’une réelle envie des intéressés de retrouver des espaces propres à la création. Un jury éclectique, composé de personnes travaillan­t pour le Mac, la Biennale Hors Normes, la Mapraa et la Friche Lamartine, a sélectionn­é les sept candidats.

 ??  ??
 ??  ?? Anto Cabraja dans son atelier.
Anto Cabraja dans son atelier.

Newspapers in French

Newspapers from France