La Tribune de Lyon

Le coup de pelle

- CAROLINE SICARD

« Une nuit d’hôtel revient à 70 euros, soit 25 000 euros par an. Une tiny house, c’est 32 000 euros pour 15 à 20 ans. De plus, il y a une montée en gamme, en dignité et en autonomie. On peut cuisiner, avoir

de France Culture s’active autour de Baptiste Guiton. C’est à ce metteur en scène lyonnais, déjà habitué des créations radiophoni­ques, qu’incombe la charge de remettre du théâtre dans l’enregistre­ment grâce à la multitude de micros qui captent les voix comme l’ambiance sonore : « On essaie de reconstitu­er le plateau à la radio en faisant exister quelque chose de l’ordre de l’organique, du vêtement, du souffle, mais aussi les déplacemen­ts. C’est de la poésie dans les pieds. » Sur le plateau, les déplacemen­ts justement ont été réduits mais les cinq comédiens jouent comme à l’accoutumée, continuant de bricoler eux- mêmes les bruitages en faisant tinter les verres ou en imitant le galop d’un cheval alors qu’un piano préparé reproduit le bruit de bouteilles qu’on débouche. Même le jeu des lumières a été conservé, comme l’éclairage à la bougie lors du rêve de Tatiana afin d’aider les comédiens. « Le spectacle a été construit comme ça, avec des lumières faibles qui font entrer dans une intériorit­é poétique. En supprimant cet éclairage, j’avais peur qu’une froideur s’installe » , justifie Jean Bellorini.

Pétarade. Si tout a été minutieuse­ment réglé la veille lors des préparatif­s, l’équipe doit composer avec les bruits de la circulatio­n qui viennent parasiter les enregistre­ments, la salle de théâtre n’étant pas aussi bien insonorisé­e qu’un studio de radio. Il faudra ainsi s’y reprendre à trois fois pour mettre en boîte un passage à cause d’une moto pétaradant­e. Au total, un jour et demi sera nécessaire pour enregistre­r ces deux heures de spectacle, puis encore cinq jours de mixage pour peaufiner le son. L’enregistre­ment, lui, s’est achevé vendredi après- midi, alors qu’une cinquantai­ne d’intermitte­nt du spectacle lyonnais, le Collectif unitaire 69, venait occuper le TNP. Toujours en place en début de semaine, ils réclament « une reprise totale d’activité sans limites de jauge » . On ne sait si leurs revendicat­ions seront entendues par le gouverneme­nt, mais une chose est sûre : vous avez rendez- vous le 11 avril sur France Culture avec les tourments de l’âme russe.

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En régie, Baptiste Guiton et l’équipe de France Culture surveillen­t les bruits parasites qui viennent de la rue.

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