Le coup de pelle
« Une nuit d’hôtel revient à 70 euros, soit 25 000 euros par an. Une tiny house, c’est 32 000 euros pour 15 à 20 ans. De plus, il y a une montée en gamme, en dignité et en autonomie. On peut cuisiner, avoir
de France Culture s’active autour de Baptiste Guiton. C’est à ce metteur en scène lyonnais, déjà habitué des créations radiophoniques, qu’incombe la charge de remettre du théâtre dans l’enregistrement grâce à la multitude de micros qui captent les voix comme l’ambiance sonore : « On essaie de reconstituer le plateau à la radio en faisant exister quelque chose de l’ordre de l’organique, du vêtement, du souffle, mais aussi les déplacements. C’est de la poésie dans les pieds. » Sur le plateau, les déplacements justement ont été réduits mais les cinq comédiens jouent comme à l’accoutumée, continuant de bricoler eux- mêmes les bruitages en faisant tinter les verres ou en imitant le galop d’un cheval alors qu’un piano préparé reproduit le bruit de bouteilles qu’on débouche. Même le jeu des lumières a été conservé, comme l’éclairage à la bougie lors du rêve de Tatiana afin d’aider les comédiens. « Le spectacle a été construit comme ça, avec des lumières faibles qui font entrer dans une intériorité poétique. En supprimant cet éclairage, j’avais peur qu’une froideur s’installe » , justifie Jean Bellorini.
Pétarade. Si tout a été minutieusement réglé la veille lors des préparatifs, l’équipe doit composer avec les bruits de la circulation qui viennent parasiter les enregistrements, la salle de théâtre n’étant pas aussi bien insonorisée qu’un studio de radio. Il faudra ainsi s’y reprendre à trois fois pour mettre en boîte un passage à cause d’une moto pétaradante. Au total, un jour et demi sera nécessaire pour enregistrer ces deux heures de spectacle, puis encore cinq jours de mixage pour peaufiner le son. L’enregistrement, lui, s’est achevé vendredi après- midi, alors qu’une cinquantaine d’intermittent du spectacle lyonnais, le Collectif unitaire 69, venait occuper le TNP. Toujours en place en début de semaine, ils réclament « une reprise totale d’activité sans limites de jauge » . On ne sait si leurs revendications seront entendues par le gouvernement, mais une chose est sûre : vous avez rendez- vous le 11 avril sur France Culture avec les tourments de l’âme russe.