La Tribune de Lyon

Vers une Maison de l’hospitalit­é ?

- R. D.

Fermés depuis 2015, les bains- douches du bâtiment Flesselles

( où se trouvent aussi le lavoir public et la salle des Ovalistes) devraient bientôt connaître une nouvelle vie. La semaine dernière, l’adjoint Jean- Christian Morin a annoncé en conseil d’arrondisse­ment de la mairie du 1er le démarrage prochain des travaux sur le site avec « un désamianta­ge et une décontamin­ation » pour pouvoir « rendre ce lieu à sa destinatio­n sociale première » . Membres de la majorité, les élus Lyon en commun tentent en interne de pousser le projet plus loin. « Le bâtiment Flesselles comporte un potentiel très important sur lequel nous souhaitons plus que jamais porter un projet de Maison de l’hospitalit­é pour redonner à ce bien patrimonia­l son utilité sociale » , soulignait juste avant Bertrand Pinoteau qui imagine un mixte d’usages sociaux et culturels. Reste à savoir si l’idée trouvera preneur.

onvivialit­é, rencontre et entraide, tel est le credo des bénévoles du Café Daddy, situé au 28 rue de Cuire, sur le plateau de la Croix- Rousse. Au pied d’une résidence pour personnes âgées, en face du lycée Camille Claudel et à côté d’une crèche, le café s’est récemment implanté au croisement des génération­s. « On souhaite vraiment lutter contre l’isolement des personnes âgées, et pour cela, il ne faut pas qu’il y ait un entre- soi, les clubs du troisième âge, ce n’est pas une solution. » Philippe Albanel est un idéaliste. Fondateur de l’associatio­n Entour’Âge Solidaire à l’origine du projet, le jeune homme est sensible aux enjeux du « bien vieillir » . Diplômé d’une école de commerce, il a toujours souhaité s’engager dans l’entreprene­uriat social. Le Café Daddy est né de cette ambition.

CUn lieu comme à la maison. Partant du constat que les personnes âgées sont de plus en plus isolées à cause de l’éclatement des réseaux familiaux et de la perte des liens de voisinage d’antan, le Café Daddy a pour leitmotiv de soutenir ces personnes en leur proposant des activités multiples. Ateliers ludiques, numériques, créatifs, de bien- être… autant d’activités qui sont, en temps normal, proposées aux adhérents de l’associatio­n. Mais ce qui séduit avant tout, c’est la mixité du lieu. Jeunes retraités, étudiants, enfants et familles se retrouvent pour partager des moments conviviaux. Plus qu’un café, c’est une seconde famille, une « communauté de quartier » qui se crée. « Ici tout le monde peut se rencontrer, et ça a un impact positif direct sur les personnes âgées, c’est génial » , s’enthousias­me Mélanie, en stage au café.

Maintenir le lien. Ouvert depuis le 1er octobre, le café a dû fermer ses portes à la suite des nouvelles mesures sanitaires. Mais les activités ne se sont pas dissoutes pour autant. Chaque jour, des permanence­s sociales sont organisées, entre 15 h et 17 h. Les adhérents du café peuvent y passer un moment pour échanger, se détendre, se distraire. « C’est important de maintenir le lien, surtout en cette période difficile, le besoin d’interactio­n sociale s’est amplifié avec le confinemen­t » , souligne Philippe Albanel. Protocole sanitaire oblige, les permanence­s sont limitées à six personnes.

Initiative à succès reposant sur un besoin réel et sur la motivation d’une jeunesse conscienci­euse, le Café Daddy est un espace singulier où la conviviali­té règne. Concept novateur et plus qu’utile en ces temps de crise, il est voué à se développer : d’autres Cafés Daddy verront le jour d’ici la fin de l’année, à Lyon 2e et à Saint- GenisLaval.

 ??  ??
 ??  ?? Mélanie Ciociola ( stagiaire), Floé Vignes ( en service civique) et Philippe Albanel au comptoir du Café Daddy.
Mélanie Ciociola ( stagiaire), Floé Vignes ( en service civique) et Philippe Albanel au comptoir du Café Daddy.

Newspapers in French

Newspapers from France