Amoureuses
VOD assé le seuil du troisième âge, les acteurs ne semblent plus être assez désirables pour jouer dans des histoires d’amour, ni leurs corps assez photogéniques pour être montrés. Trop lourds, trop ridés, trop mous pour s’afficher sur grand écran. Heureusement, certains réalisateurs se rappellent qu’on peut être vieux et amoureux, comme le jeune Filippo Meneghetti qui va encore plus loin avec son premier film en racontant une histoire d’amour de retraitées saphiques. Délicat comme une caresse, tendu comme un thriller, Deux cueille le spectateur dès les premières scènes avec son ambiance impressionniste. Madeleine et Nina sont retraitées, voisines de palier et amoureuses. Laissant leurs portes ouvertes en permanence, elles se retrouvent tous les soirs pour dîner, danser sur des chansons italiennes et passer la nuit ensemble. Elles ont même un projet : s’installer à Rome. Sans jamais tomber dans le voyeurisme, Meneghetti filme leurs caresses et leurs baisers avec la plus grande pudeur, révélant le moindre geste de tendresse. Mais cette vie à deux bien réglée se retrouve bouleversée le jour où Madeleine est
Pvictime d’un accident cardio- vasculaire qui la prive de parole. Ses enfants, persuadés qu’elle est toujours restée fidèle à leur défunt père, ne connaissent pas l’existence de Nina qui doit ruser pour approcher sa douce.
Date de péremption. Peu à peu, le film bascule du côté du thriller alors que Nina est prête à tous les sacrifices pour approcher et prendre soin de Madeleine. Chaque effleurement de peau devient une victoire et donne lieu à tous les suspenses. Entre baisers furtifs et ambiances nocturnes troubles, Deux raconte un amour absolu entre deux êtres inséparables. Avant de dépasser la sphère intime pour toucher du doigt la vision que notre société « jeuniste » entretient du troisième âge, considérant que sa date de péremption à l’amour et à la sensualité est dépassée. Un joli premier film d’un réalisateur prometteur, porté par deux superbes actrices, Martine Chevallier et Barbara Sukowa, sans oublier Léa Drucker en second rôle. Pas étonnant qu’il ait raflé les Césars….
DIRECTRICE DU MUSÉE DES BEAUX- ARTS DE LYON
Une expo.
« Je me réjouis de retourner prochainement au couvent de la Tourette. Je suis toujours très impressionnée par la beauté et l’austérité de ce lieu et je souhaite découvrir l’exposition proposée par le frère Marc Chauveau consacrée à la tapisserie moderne et contemporaine qui me permettra de renouer avec
Classique plusieurs artistes de nos collections. » Exposition fermée pour l’instant, prolongée jusqu’au 21 mars.
Un livre. d’Emmanuel Guibert.
« J’ai connu Emmanuel il y a quelques années déjà, lorsque je donnais des cours d’histoire de l’art à Paris et alors que je préparais moi- même le concours de conservateur de musée. Nous nous sommes retrouvés au moment de l’exposition consacrée à Fred Deux présentée au musée en 2017. Pas de bande dessinée, mais un très beau roman qui se veut un éloge de l’amitié. » Éditions Gallimard, 2021. 14,99 €.
Un film. d’Éric Rohmer. « Pour la performance du critique Alain Jouffroy et celle de l’artiste Daniel Pommereulle que j’espère un jour faire entrer dans nos collections pour rejoindre d’autres singuliers. »
Bach version Cluedo
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Festival ll faut bien l’avouer, les concerts de musique classique sur écrans numériques, ce n’est pas vraiment le pied. Alors pour rendre le tout plus interactif, Franck- Emmanuel Comte, le chef et directeur artistique du Concert de L’Hostel- Dieu, a eu la bonne idée de créer un concert en forme d’enquête. Autour des oeuvres de Bach, les spectateurs devront deviner si les partitions jouées ont été composées par le plus célèbre des musiciens baroques. Pour s’aider, ils pourront interroger les interprètes de l’ensemble qui joueront les témoins. Enfin un spectacle numérique malin.
L’affaire Bach,