Lieux et gens de pouvoir.
ZFE. Une grande concertation avant le durcissement progressif - Régionales. Najat Vallaud- Belkacem, un retour et des questions
Le conseil de la Métropole de Lyon a adopté lundi « le principe d’une amplification du dispositif de ZFE » , la fameuse Zone à faibles émissions. Seules marges de manoeuvre : la liste des véhicules concernés et le périmètre, voire les périmètres, qui pourraient être dotés d’un calendrier propre et progressif.
Deux grands principes intangibles sont toutefois actés : « L’objectif d’une interdiction en 2022 des véhicules particuliers classés Crit’Air 5 ou non classés sur le périmètre de la ZFE actuelle » , et « une sortie du diesel à partir du 1er janvier 2026 sur un périmètre central à définir, assorti d’un ensemble de dérogations et de mesures d’accompagnement » . Jusqu’à cet objectif final, d’autres catégories de véhicules ( Crit’Air 4, 3 et 2) seront progressivement interdites à compter de 2023. Le cadre posé, le détail a été renvoyé à l’organisation d’une grande concertation, placée sous l’égide de la Commission nationale du débat public, dans l’année à venir.
L’opposition a tout essayé afin que la délibération échoue à recueillir la majorité des voix. À l’image d’un David Kimelfeld interpellant Cédric Van Styvendael, Hélène Geoffroy et Michèle Picard, les maires de Villeurbanne, Vaulxen- Velin et Vénissieux, tous trois membres de l’exécutif : « Que direzvous à vos administrés dans les mois à venir quand ils vous demanderont comment vous les accompagnerez pour trouver une solution de mobilité ou pour changer de véhicule ? » Autre salve signée du maire LR de Tassin- la- Demi- Lune Pascal Charmot : « Chacun chez soi, voilà le vrai credo de cette majorité. Nous regrettons d’ailleurs le soutien de certains élus socialistes qui abandonnent les couches populaires de notre population sur l’autel des accords politiques partisans. » S’il a cherché à dissimuler tout flottement en décrétant la pause déjeuner avant la proclamation des résultats du vote de l’unique dossier de la matinée ( après plus de trois d’heures de débats), Bruno Bernard sait pourtant que le compte a été serré : 77 votes pour, 53 contre et 20 abstentions ( en l’occurrence les groupes Communistes, Métropole insoumise et Synergies), soit une majorité absolue acquise de seulement deux voix, et surtout sept voix manquantes au sein de la majorité. L’exécutif ne manquera pas d’observer que, en dépit des soubresauts liés aux élections régionales, les socialistes ont joué un rôle pivot.
Amendements. Présentés au nombre de 15, 14 ont été écartés : report à 2023 du bannissement des véhicules particuliers Crit’Air 5+, alignement avec le calendrier national pour les Crit’air 4 et 3, fixation de conditions supplémentaires en vue d’une sortie du diesel en 2026… Le seul adopté est venu de la majorité et conditionne l’entrée en vigueur des décisions frappant les véhicules les plus polluants au vote préalable de mesures d’accompagnement.
Région.
Les révélations de Mediapart sur la politique d’octroi de subventions par la Région de Laurent Wauquiez ont poussé le PS à saisir le Parquet national financier ( PNF). Le chef du groupe socialiste au conseil régional Jean- François Debat considère en effet que ces enveloppes
« ne sont pas des libéralités qui peuvent être attribuées sans motif ; elles ne sont pas la cagnotte personnelle de son président : elles doivent légalement répondre à un motif d’intérêt général » . La Région assume un
« rééquilibrage » , dénonce des
« faits faux et mensongers et l’instrumentalisation politique de la justice en période de campagne » , et annonce son intention de saisir à son tour le PNF et la Chambre régionale des comptes.