Culture. Théâtre. Au TNP, Onéguine passe du plateau à la radio
ur le plateau cerné de part et d’autre de deux gradins vides aux banquettes rouges, casques sur les oreilles et micros à proximité, les comédiens échauffent leurs voix en préparant leurs accessoires. Un « Silence ! » se fait entendre dans les écouteurs, la nouvelle prise peut commencer. Ce n’est pas une répétition ni une représentation qui se jouent dans la petite salle du TNP ce jeudi 11 mars, mais l’enregistrement radiophonique pour France Culture d’Onéguine, l’adaptation du roman de Pouchkine créée par Jean Bellorini en 2019. Une pièce qui aurait dû être jouée du 23 février au 3 avril au théâtre de Villeurbanne et qui, une fois de plus — la faute à la Covid et aux mesures sanitaires —, ne pourra être donnée devant des spectateurs. La bonne nouvelle, c’est que vous pourrez découvrir ce grand roman russe pas comme les autres, écrit en vers, grâce à la magie des ondes radiophoniques. Depuis la fermeture des théâtres, France Culture a décidé de lancer une grande année de captation théâtrale afin que les pièces puissent rencontrer leur public.
SAu creux de l’oreille. Un format qui convient parfaitement à cet Onéguine que Jean Bellorini a imaginé comme une pièce à écouter dans un dispositif bien particulier. « L’idée de départ, c’était d’amener la poésie au creux de l’oreille des gens. Les spectateurs sont équipés de casques et les comédiens de micros comme s’ils venaient leur susurrer le texte directement dans l’oreille » , raconte le directeur du TNP qui a découvert le roman de Pouchkine via l’opéra de Tchaïkovski. Sur scène, les comédiens ne jouent pas de rôle défini mais prennent tour à tour en charge le récit, devenant les conteurs de cette histoire d’amour et de désillusions écrite dans une langue aussi virevoltante et légère que sombre et grave. « Beaucoup de spectateurs m’ont dit que cette création ressemblait à une pièce radiophonique. Là, nous travaillons à ce que cette pièce enregistrée pour la radio redevienne un petit peu théâtrale » , sourit le metteur en scène.
La poésie dans les pieds. Côté coulisse, dans une loge improvisée en régie, en prise directe avec le plateau grâce à un écran, l’équipe