La Tribune de Lyon

Seigneur tout- puissant

- CAROLINE SICARD

Les Éblouis, de Sarah Suco ( France, 1 h 39). Avec Céleste Brunnquell, Camille Cottin, JeanPierre Darroussin, Éric Caravaca… Disponible sur les plateforme­s de VOD.

VOD i vous faites partie des Français qui ont adoré s’allonger sur le divan d’En Thérapie, la série d’Arte signée Toledano et Nakache, et que comme Frédéric Pierrot, vous avez complèteme­nt fondu sous le charme de la jeune Céleste Brunnquell, sachez que vous pourrez vous consoler de la fin de la première saison en la retrouvant dans Les Éblouis. La comédienne à la tignasse blonde et au timbre de voix boudeur y fait ses premiers pas au cinéma, et déjà elle porte le film avec une fraîcheur et un naturel déconcerta­nt, d’autant plus que le sujet est bien atypique dans le paysage du cinéma français. Passant pour la première fois derrière la caméra, la comédienne Sarah Suco s’inspire de sa propre histoire familiale : avec ses parents et sa fratrie, elle a passé plusieurs années au sein d’une secte religieuse. Un défi des plus casse- gueule pour un premier film, que la réalisatri­ce relève haut la main. Et c’est peut- être parce qu’elle a vécu ce drame de l’intérieur que Sarah Suco, également coscénaris­te, arrive à si bien nous faire ressentir le tirailleme­nt auquel est en proie la jeune Camille dont ces Éblouis adoptent le point de vue. Consciente que la communauté religieuse

Sà laquelle sa famille appartient a des pratiques borderline ( l’ado est entre autre obligée d’abandonner sa passion, le cirque), elle ne veut ni juger ni dénoncer ses parents.

Casting en sandales. Sans manichéism­e, le film montre le réconfort et la solidarité qu’une telle communauté peut apporter, en même temps que ses travers les plus dérangeant­s ( comme les bêlements des fidèles pour appeler leur pasteur ou les prières en forme de transe). Avant de dévoiler des pratiques qui font froid dans le dos et l’aveuglemen­t de ses ouailles. On s’attache complèteme­nt au combat de Camille pour retrouver sa liberté comme à la rage de son frère le plus proche, d’autant plus que les rôles sont portés par un casting impeccable. Aux côtés de Céleste Brunnquell, on retrouve Jean- Pierre Darroussin en grand manitou persuasif et aimant, Éric Caravaca en père à sandales à côté de la plaque et Camille Cottin qui s’émancipe décidément de ses rôles de connasse. Un premier film qui touche juste et qui ne vous donnera pas envie de retourner à la messe du dimanche de sitôt.

Les coups de coeur de...

CHANTEUSE

Un album. Collapsed in Sunbeams, d’Arlo Parks.

espirez profondéme­nt, allongez- vous à plat ventre, bras le long du corps, ouvrez grand les yeux et… c’est parti pour un kilomètre de vol plané au- dessus du village d’Yzeron, lancé à 70 km/ h ! Fantastica­ble, c’est la nouvelle activité riche en sensations fortes proposée par le Plateau d’Yzeron depuis le 20 mars : une tyrolienne géante au départ du crêt de la Madonne — où vous pourrez même apercevoir la réplique exacte de la statue de la Vierge de Fourvière — et qui finit sa course sur le Plateau d’Yzeron, une base de loisirs en pleine nature située à 30 minutes de Lyon. « Ce n’est pas la tyrolienne la plus longue, concède Pascal Loulmet, cogérant du site, mais la vue est imprenable. » Après un départ au milieu des sapins, le câble surplombe une plaine et la vue se dégage. Admirez en contrebas, le lac du Ronzey ; sur votre gauche, le village d’Yzeron ; et en arrière- plan, les toits de Lyon et même la chaîne des Alpes lorsque le temps est dégagé.

RFreinage en douceur. Si le voyage ne dure qu’une minute, une fois dans les airs, le temps semble suspendu : « Après la forêt, on a presque l’impression de ralentir puisqu’il n’y a plus de points de repère. Pourtant la vitesse reste la même » , prévient Pascal Loulmet. Vous reprendrez conscience que vous filez à pleine allure en apercevant la plateforme d’arrivée se rapprocher dangereuse­ment mais rassurez- vous, le freinage se fait en douceur. Cette activité adaptée aux moins sportifs — il n’y a qu’à s’allonger et se laisser aller — est ouverte à tous dans une limite de poids allant de 35 à 120 kg, elle peut même se pratiquer en duo de 85 à 140 kg. Une fois le plancher des vaches retrouvé, vous pourrez tester les autres activités du site qui, elles, rouvriront à partir du 10 avril.

Le Plateau d’Yzeron,

741 chemin du Plat, Yzeron. 09 72 35 29 89

Samedi et dimanche, de 10 h à 16 h 30. De 29 à 34 € en solo, de 62 à 64 € en duo.

Ao Tao Tsu

6 rue du Jardin des Plantes, Lyon 1er. 07 49 70 94 11. Du lundi au vendredi, de 10 h à 15 h.

Notre avis

Les tarifs Poulet frit : 5,50 €. Porc braisé et riz : 6,50 €. Guo tié : 5,50 € ou 6,50 € les 6. usqu’à présent, il n’y en avait qu’un, et puis il a fermé ses portes en 2015… Depuis, Lyon ne comptait plus de restaurant taïwanais. Une lacune que Ya- Ting Zhuang et Maxime Boffy ont comblée fin novembre dernier en ouvrant Ao Tao Tsu. Une cantine qui fait la part belle à la street food que l’on trouve dans les marchés taïwanais. Et la jeune cheffe n’est pas là pour faire des concession­s et improviser une cuisine fusion franco- taïwanaise. Les recettes et les saveurs sont les mêmes que sur son île natale. « On veut que ce soit un point de rencontre pour les Taïwanais qui vivent à Lyon ( ils sont environ 2 000, NDLR), mais aussi pour les gens qui ont voyagé là- bas et qui veulent retrouver les mêmes saveurs » , explique la jeune femme qui a grandi au milieu des fourneaux depuis ses dix mois. Les spécialité­s

Jde la carte qu’elle propose tous les jours en service continu, c’est auprès de sa mère qui tient un restaurant à New Taipei City qu’elle les a apprises. Alors, c’est pour lui rendre hommage que le couple, passé par l’Institut Paul Bocuse, a choisi de donner à son restaurant un nom qui signifie que « la famille de la mariée sera toujours présente pour la soutenir » .

Saveurs plus rondes. De leurs casseroles sortent donc des plats traditionn­els de la street food taïwanaise, qui sont « ni trop sucrés comme au Japon, ni trop épicés comme en Corée ou en Chine, mais qui ont des saveurs plus rondes » . On a commencé la découverte par du poulet frit, leur plat phare. Une viande locale ( les poulets sont élevés en plein air dans la Loire) marinée puis frite avec une panure de patate douce ( donc sans gluten) et des « épices magiques » , dont Ya- Ting ne vous donnera pas le secret. Le tout est saupoudré d’ail et d’herbes fraîches… des petites bouchées de bonheur. Ensuite, on a goûté les guo tié ( raviolis grillés, cousins des gyozas). De belles pièces, faites maison, grillées à la commande, à tremper dans une sauce soja, parfaites. On a fini par des patates douces au sirop, très bonnes aussi.

Pour l’heure en slow opening, le duo ne propose pas encore l’intégralit­é de la carte qu’ils ont imaginée. Arriveront notamment bientôt les dan bing ( crêpes salées roulées), le fuseau ( tripes) au gingembre, ou encore le gâteau de riz au sang de porc sous forme de petits cubes grillés. Des plats que l’on pourra bientôt manger de 9 heures à 18 heures en continu, comme là- bas.

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