La Tribune de Lyon

Tony Garnier à ciel ouvert

- CAROLINE SICARD

Le Rhône est de nouveau confiné dans un rayon de dix kilomètres, mais vous pouvez toujours aller faire un tour aux États- Unis, sans passeport ni test PCR. Bien entendu, on ne parle pas ici du pays de l’oncle Sam mais du quartier des États- Unis, dans le 8e arrondisse­ment de Lyon. Certes, ça fait moins rêver que le Grand Canyon ou la statue de la Liberté et pourtant, on y trouve l’une des constructi­ons majeures de notre gone d’architecte préféré, Tony Garnier. Ce dernier y a édifié une cité- jardin qui se visite comme un musée à ciel ouvert, d’autant plus que vous pouvez vous procurer des « histoguide­s » au musée Tony- Garnier installé au même endroit, bien que ce dernier soit fermé. Commandés par Édouard Herriot dans les années 1920, ces 1 500 et quelques logements sociaux, répartis sur 12 îlots de chaque côté du boulevard des États- Unis, sont considérés comme la réalisatio­n de l’architecte s’approchant le plus de son utopique Cité industriel­le. Si Tony Garnier a dû revoir ses plans à la demande d’Herriot, on retrouve certaines de ses particular­ités architectu­rales, comme les loggias transformé­es en bow- windows ou les jardins intérieurs avec allées piétonnièr­es où vous ne manquerez pas de flâner.

Tableaux géants. Mais le clou du spectacle, ce sont les 25 murs peints de 230 m2 chacun sur les pignons des immeubles. Un projet porté par les habitants au début des années 1990, alors que des travaux de rénovation s’imposent. Le sujet des peintures était tout trouvé : les différente­s réalisatio­ns de Tony Garnier à Lyon comme les abattoirs de la Mouche, mais aussi les projets qu’il avait imaginés sans les réaliser, ainsi que des cités idéales des cinq continents imaginées par des artistes étrangers. Des tableaux géants en plein ciel, pour oublier un instant que les musées sont fermés.

Qu’est- ce que les Lyonnais appellent le boccon ? À quoi servent les allumettes hygiénique­s de sûreté ? Pendant le premier confinemen­t, le musée Tony- Garnier avait publié des Petites Chroniques hygiénique­s faisant le tour des recommanda­tions médicales des XIXe et XXe siècles, qui ont depuis été regroupées dans un livre. Idéal pour changer un peu de la Covid et du port du masque.

Petites Chroniques hygiénique­s,

À retirer directemen­t au musée. boulevard des États- Unis, Lyon 8e. 4 rue des Serpollièr­es, Lyon 8e.

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