ZFE : les Verts ouvrent la boîte de Pandore
En ouvrant pour cinq mois la concertation sur la mise en place d’une Zone à faibles émissions ( ZFE) aux objectifs augmentés par rapport à la loi et promettant la fin du diesel en 2026, la Métropole sait bien qu’elle ouvre une boîte de Pandore. Elle a pu le vérifier lors de sa première réunion publique de concertation, organisée lundi en visio.
Un format particulièrement vertical et lénifiant. Mais, par le biais du tchat, les humeurs ont émergé au fur et à mesure de la litanie d’hypothèses émises et pour lesquelles « tout est ouvert » , promettait Bruno Bernard. « Et allez, en avant la démagogie ! » fut la première humeur verbalisée… Et en avant, sans nul doute, cinq mois d’échanges tendus : le périmètre d’application de la ZFE est, de fait, le plus gros chantier. En 2026, la fin du diesel ( les Crit’Air 0 et 1 seront les seuls autorisés) est prévue dans un périmètre central ( Lyon, Villeurbanne, Caluire principalement)… lui- même soumis à discussion. Quant à la deuxième « couronne » qui sera touchée par la ZFE à une date ultérieure, là non plus, pas de périmètre défini. De quoi alimenter dans le tchat la crainte la plus récurrente, celle d’une métropole fracturée, pour caricaturer, entre les bobos du centre- ville et les banlieusards prisonniers de la voiture. Florilège d’interventions des participants : « Dans le Val de Saône, plus de transports en commun après 20 h 30. Impossible de se passer de sa voiture pour aller à la gare. » « À Charly, depuis la suppression du 78 Express qui nous reliait à Bellecour, nous nous sentons isolés, exclus. » La Métropole promet des solutions alternatives, des aides financières. Pour l’heure, les promesses sont accueillies avec circonspection. Il y a quelques jours, les élus d’opposition métropolitaine de Louis Pelaez soulignaient l’insuffisance de ces alternatives, comme le manque de lignes de transports fortes par endroits. Ou l’offre d’autopartage, ouverte à de nouvelles entreprises en plus de Citiz et Yea !, une « fausse bonne idée qui va fragiliser tout le monde » . L’ancien patron de LPA critiquait, aussi, l’absence de plan de déploiement de bornes de recharge électrique. Et Christophe Geourjon de soupçonner les Verts de vouloir noyer la critique dans l’excès de dialogue. « Il y a 15 concertations en cours ! On craint une participation faible. D’où notre demande d’un référendum. Car à marche forcée, la ZFE sera un outil d’exclusion. » La réunion de lundi a en tout cas eu du mal à atteindre les 90 participants. Significatif ou pas ?
« Grégory Doucet nous a tout de suite accueillis. » Née en 1983 avec la politique de la ville, l’association des maires Ville et Banlieue de France a déménagé entre Rhône et Saône en 2017 et tiendra sa première assemblée générale lyonnaise le 23 septembre sous les ors de l’hôtel de ville. Tandis que la Métropole de Lyon a adhéré sous David Kimelfeld, la Mairie a rejoint le mouvement au mois de mars dernier, sous la nouvelle municipalité écologiste. L’association se veut un « poil à gratter » dans la botte du gouvernement. « La politique de la ville, c’est 1 514 quartiers dans 859 communes et près de six millions d’habitants, et pas qu’aux abords des grandes métropoles » , rappelle Sylvie Thomas, sa déléguée générale. « Apartisane » , l’association est présidée par Thierry Falconnet ( PS), secondé par Catherine Arenou ( DVD).