Huile, miel et champagne
Installée au début de l’été en face de la sellerie Gara, la boutique d’Oil& Bubbles est un crossover peu commun entre huile d’olive, champagne et miel, qui trouve sa logique dans l’approche éthique de la maîtresse des lieux Emilie Le Bon, qui y voit « les mêmes problématiques de concurrence déloyale ou de produits bas de gamme vendus trop cher » . Rayon miel et l’huile d’olive, Emilie fait la guerre aux fraudes et contrefaçons : « La dernière histoire à la mode, c’est un mec sur le marché qui vendait de l’huile d’olive soi- disant vierge extra. C’était en fait de l’huile de tournesol dans laquelle on avait mis un colorant vert, s’agace la juriste de formation. Dans les grandes surfaces, on trouve du miel frelaté qui vient de Chine, ou du glucose qui est vendu comme du miel, c’est une honte absolue ! »
Amour. Mais c’est le champagne qui est à l’origine du concept : « Les grandes maisons sont obligées de faire des assemblages, parce qu’elles doivent vendre en très grand volume le même goût, que ça soit à Tokyo, Paris ou Londres. On assiste à une production de choses massives, mais sans le goût, sans la qualité. » Le goût, la qualité, Emilie Le Bon en est amoureuse, et a les yeux plus pétillants que son Chardonnay en évoquant ses producteurs, qu’elle choisit minutieusement. La plupart refusent de vendre en supermarché, résultat : les références de champagne d’Oil&Bubbles sont introuvables « même chez les cavistes indépendants, assure Emilie. Je peux m’enorgueillir de connaître tous mes producteurs personnellement. Je connais leur famille, je connais leur histoire, ils m’invitent à leur table… Franchement, je les aime ! Quel épicier peut dire qu’il connaît ses producteurs et qu’il les aime ? »
131, rue Vauban, Lyon 6e. oilandbubbles. com
olex, Patek Philippe, Audemars Piguet… si tu vas chez eux, même si t’as 30 000 euros, ils ne te vendront pas la montre. Il faut d’abord s’inscrire sur une liste d’attente puis avoir l’ancienneté pour pouvoir accéder à certains modèles… » Lyonnais de toujours, Baptiste Garcin fait partie d’une gamme d’entrepreneurs quasi compulsifs, prêts à démarrer un business à partir de tout ce qui bouge. Alors après s’être lancé dans la vente de chapeaux rifains ( des couvre- chefs en paille ornés de pompons et importés du Maroc) puis avoir songé — entre autres — à un concept de « vinted des lunettes de soleil » , cet ingénieur en génie électrique s’est saisi de sa passion pour les montres pour fonder Tentimes, une entreprise installée dans un atelier de la rue Cuvier visant à rendre accessible des designs de montres iconiques en customisant des modèles plus standards.
RTic tac. « J’ai une montre sur le poignet tous les jours depuis que j’ai sept ans. C’était une DDP, une marque de skateurs des années quatre- vingt dix, un peu folklorique » , se souvient Baptiste, pour qui tout s’est révélé à la vue d’une Rolex trônant dans une vitrine du sud de la France. « Celle- là m’a vraiment plu, sauf qu’elle coûtait 25 000 euros, c’était beaucoup trop cher… » Après quelques recherches, il tombe finalement sur une Seiko customisée qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la Rolex, pour un prix bien inférieur. Il tombe des nues à la découverte du « modding » : « Ils avaient juste changé l’esthétisme de la Seiko sans toucher à son essence.
L’essence de la montre, c’est son coeur, son mouvement. » Ni une, ni deux, Baptiste se forme brièvement à l’horlogerie et se lance dans le grand bain en proposant depuis bientôt un an des « montres hommage » , principalement concoctées à partir de Casio G- Shock et vendues entre 400 et 500 euros une fois l’esthétique modifiée. « Ça touche les connaisseurs, parce que c’est un OVNI, c’est un design de haute horlogerie sur une montre hyper accessible, et on n’est pas dans la contrefaçon. Il y a des limites, mais tu fais un peu ce que tu veux » , conclut- il.