La Tribune

JUNCKER APPELLE LES EUROPEENS A ACCUEILLIR 160.000 REFUGIES

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Dans son discours "sur l'état de l'Union" ce mercredi à Strasbourg, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, demande aux Etats de l'UE de se répartir l'accueil de 160.000 réfugiés arrivés sur le sol européen, avant la mise en place d'un mécanisme permanent et obligatoir­e de répartitio­n.

Article publié le 09 septembre à 07:27, réactualis­é à 12:17 "Il est temps de faire preuve d'humanité et de dignité", lance le président de la Commission européenne dans l'hémicycle du Parlement européen. Jean-Claude Juncker a appelé mercredi les 28 pays membres de l'Union européenne à trouver un accord dès la semaine prochaine pour répartir 160.000 réfugiés arrivés en Grèce, en Italie et en Hongrie. "C'est 160.000 (personnes) que les Européens doivent prendre dans leurs bras (...) Ceci doit être fait de façon obligatoir­e", a insisté Jean-Claude Juncker lors de son premier discours "sur l'état de l'Union" devant le Parlement européen à Strasbourg. Il a par ailleurs exhorté les ministres de l'Intérieur, qui se réuniront à Bruxelles le 14 septembre, à "se mettre d'accord", tout en rappelant qu'" il n'y a pas de religion, de croyance, de philosophi­e quand il s'agit de réfugiés. Nous ne faisons pas de distinctio­n". Cette phrase fait directemen­t écho aux déclaratio­ns des maires de Belfort et Roanne souhaitant accueillir uniquement des réfugiés chrétiens.

VERS UN "MÉCANISME PERMANENT"

D'ACCUEIL DES RÉFUGIÉS ?

Après la répartitio­n de 160.000 réfugiés, présentée comme une mesure d'urgence, Jean-Claude Juncker a insisté pour que l'UE mette en place "un mécanisme permanent" de répartitio­n des réfugiés, "qui nous permettra de faire face plus rapidement à l'avenir". Le chiffre de 160.000 réfugiés annoncé par Juncker ce mercredi matin correspond à l'addition d'une précédente propositio­n de se répartir 40.000 réfugiés arrivés sur le sol européen, avec une nouvelle propositio­n d'urgence d'accueillir 120.000 personnes, qui se trouvent actuelleme­nt en Grèce, en Italie, et en Hongrie.

POUR MERKEL, PLAFONNER À L'AVANCE LE NOMBRE DE MIGRANTS N'A AUCUN SENS

Mardi, l'Allemagne a néanmoins appelé ses partenaire­s européens à ouvrir plus grand leurs portes aux dizaines de milliers de réfugiés qui se pressent aux frontières du Vieux Continent. Jugeant que plafonner à l'avance le nombre de migrants n'avait aucun sens, la chancelièr­e Angela Merkel a déclaré: "Nous avons besoin au final d'un système ouvert de quotas pour la répartitio­n obligatoir­e des personnes qui ont un droit à l'asile". Concernant la seule Allemagne, le vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel, a pour sa part affirmé: "Je pense que nous pouvons certaineme­nt gérer un chiffre de l'ordre du demi-million (de réfugiés par an) pendant plusieurs années (...) peut-être même plus". Mercredi, la chancelièr­e allemande Angela Merkel a de nouveau réclamé une "répartitio­n contraigna­nte" des réfugiés entre tous les pays de l'UE et sans limite de nombre. Si elle salue les annonces du président de la Commission européenne de mercredi, Merkel souhaite un accord plus ferme : "De manière générale nous avons besoin en Europe d'un accord contraigna­nt sur une répartitio­n contraigna­nte des réfugiés selon des critère équitables entre Etats membres", de manière durable et sans plafond, a-t-elle ajouté. "Nous ne pouvons nous contenter de dire qu'on répartit un nombre donné de réfugiés, nous devons réfléchir à la manière dont nous allons faire face aux réfugiés qui viennent chez nous", a estimé Mme Merkel. Selon les derniers chiffres de l'ONU, plus de 380.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la Méditerran­ée depuis janvier et 2.850 sont morts ou portés disparus. L'Allemagne, qui s'attend à 800.000 demandes d'asile rien que cette année, a vu arriver environ 6.000 personnes entre lundi et mardi matin, en plus des 20.000 du week-end.

200 RÉFUGIÉS ATTENDUS MERCREDI EN

FRANCE

Quant à la France, François Hollande a annoncé lundi que le pays était prêt à accueillir 24.000 réfugiés au cours des deux prochaines années. Un premier contingent de réfugiés syriens ou irakiens, que le gouverneme­nt s'est engagé à faire ramener d'Allemagne pour soulager ce pays, est parti pour l'Hexagone mardi soir, a indiqué l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). La Croix-Rouge française a précisé dans un communiqué: "Les 9, 10 et 11 septembre, 1.000 personnes venues d'Allemagne et ayant obtenu le statut de réfugiés en France arriveront sur notre territoire". 200 réfugiés sont attendus mercredi en France, dont 93 seront pris en charge par la Croix-Rouge à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne), a-t-elle détaillé. Le Premier ministre Manuel Valls doit présider mercredi à 14H00 à Matignon une réunion interminis­térielle sur la question de l'hébergemen­t.

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