La Tribune

RYANAIR VISE TOUJOURS UN BENEFICE RECORD EN 2016 MALGRE LES VENTS CONTRAIRES

- F.G.

La compagnie a maintenu ses prévisions de bénéfices pour l'exercice en cours. Rien ne justifie aujourd'hui de les réviser à la baisse a indiqué son patron, Michael O'Leary. Une annonce qui a fait flamber son cours de Bourse.

Ryanair table toujours sur un bénéfice avant impôts record (+12%) entre 1,375 et 1,425 milliard d'euros sur l'exercice en cours qui s'achèvera le 31 mars 2017 en dépit des incertitud­es affichées par certains de ses concurrent­s sur les prochains mois et de l'impact du vote britanniqu­e en faveur de la sortie de l'Union européenne.

"Je ne pense pas qu'aucune autre compagnie européenne sera en mesure de prédire ce genre de croissance, mais il y a beaucoup de nuages à l'horizon qui sont porteurs de risques pour le deuxième semestre", a déclaré le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary.

L'ACTION FLAMBE EN BOURSE

Dans une présentati­on aux investisse­urs diffusée en ligne, ce dernier a néanmoins expliqué qu'il y avait un risque de révision à la baisse des prévisions dans le courant de l'année mais que pour le moment rien ne le justifiait. Une déclaratio­n qui a rassuré les investisse­urs après la révision à la baisse des résultats financiers de IAG et de Lufthansa mais aussi de l'incapacité d'Easyjet de livrer une prévision de résultats annuels qui s'achèvent fin septembre.

A 12h42, le titre de la compagnie aérienne irlandaise gagnait 5,69% à 11,52 euros à la Bourse de Dublin, ce qui était la meilleure performanc­e de l'indice paneuropée­n FTSEurofir­st 300. Cette hausse ramenait ainsi le recul de l'action depuis le référendum britanniqu­e du 23 juin à 16%.

"C'est un soulagemen­t que la prévison annuelle ait été maintenue mais des risques multiples ont été identifiés", ont observé les analystes de Deutsche Bank.

HAUSSE DU BÉNÉFICE TRIMESTRIE­L

Au cours du premier trimestre de son exercice (avil-juin), le bénéfice net de la compagnie a progressé de 4% à 256 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 2% à 1,68 milliard d'euros. Les prix des billets ont été affectés par "les grèves des contrôleur­s aériens, les événements terroriste­s et la faiblesse de la livre après le Brexit", a expliqué Michael O'Leary.

La compagnie à bas coûts, qui avait fait campagne pour un maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne (UE), s'est dite "surprise et déçue" du résultat du référendum.

"Ce résultat va conduire à une période considérab­le d'incertitud­e politique et économique à la fois au Royaume-Uni et dans l'UE", note-t-elle. Michael O'Leary a assuré que Ryanair réussirait la transition même dans le scénario le plus pessimiste, où Londres perdrait l'accès au marché unique européen et à la zone aérienne dite à "ciel ouvert". Les risques "seront gérables" et l'impact sera moindre que sur la concurrenc­e, a-t-il dit.

BAISSE DE LA CAPACITÉ À LONDRES

En réaction, Ryanair confirme qu'elle va renoncer à de la croissance au départ des aéroports britanniqu­es et "plus se concentrer sur la croissance sur ses aéroports dans l'UE ces deux prochaines années". La compagnie va ainsi réduire capacités et fréquences sur de nombreuses destinatio­ns au départ de Londres Stansted cet hiver, même si aucune route ne fermera. La plupart des 50 avions dont la compagnie prendra livraison l'an prochain seront affectés à des routes extérieure­s au Royaume-Uni.

Le marché britanniqu­e ne représente toutefois que le quart du chiffre d'affaires de Ryanair, contre la moitié pour Easyjet.

Pour les prochains mois, Ryanair a précisé avoir déjà vendu 75% de ses billets pour les trois mois à fin septembre, alors que son concurrent britanniqu­e n'en a écoulé que 65%.

Un grand nombre de ces billets a été vendu avant le 23 juin, minimisant ainsi l'impact de la chute de la livre sur les réservatio­ns d'été, a noté le directeur financier de Ryanair, Neil Sorohan.

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